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Rédaction Vitré

Publié le

19 juin 2025 à 12h02

Le tribunal correctionnel de Rennes a prononcé, mercredi 18 juin 2025, huit ans de prison ferme à l’encontre d’un jeune de 24 ans de Pontoise (Val-d’Oise), accusé d’être le principal protagoniste des fusillades qui avaient éclaté dans le quartier du Blosne, à Rennes (Ille-et-Vilaine), entre le 6 et le 9 décembre 2023.

Pour rappel, plusieurs fusillades successives avaient frappé le quartier : les hostilités avaient commencé le 6, vers 22 h 10, quand des coups de feu avaient été tirés en direction d’un véhicule stationné square de Galicie.

Cinq minutes après, un véhicule suspecté d’avoir transporté les tireurs était découvert à Noyal-Chatillon-sur-Seiche, à 6 km de là.

Des tirs de gros calibre

Trois jours plus tard, les détonations de gros calibre avaient résonné en début de soirée, aux abords du n° 2 de la place du Banat, en plein cœur du quartier.

Le 18 décembre 2023, cette fois-ci sur le temps de la pause déjeuner, un individu avait été signalé aux abords du collège des Hautes-Ourmes : il se baladait avec une kalachnikov et avait même pris le bus avec l’arme contre la poitrine.

L’enquête avait alors considérablement avancé quand une jeune femme s’était présentée au commissariat de Lens (Pas-de-Calais) pour déposer plainte pour des faits de « violences conjugales » contre son ex-compagnon, un jeune de 27 ans de Mouvaux (Nord).

Elle avait expliqué aux policiers qu’il lui avait confié être impliqué dans la fusillade survenue le 6 décembre 2023 à Rennes après être rentré chez elle dans la nuit habillé tout en noir et cagoulé.

Se battre pour des territoires

Selon elle, il avait été rémunéré 200 € la journée pour un travail de gardien – c’est-à-dire « se battre » pour « récupérer des territoires ».

Cet homme était ensuite retourné à Rennes entre le 12 et le 15 décembre 2023. Ce mercredi 18 juin 2025, l’intéressé a donc écopé de six ans de prison, tout comme deux de ses co-prévenus.

Au total six hommes de 20 à 33 ans, dont certains avaient trouvé refuge dans un logement loué à Argentré-du-Plessis, près de Vitré – avaient été identifiés.

Affaire complexe et inédite

En fin de journée, lundi 17 juin, la procureure de la République avait insisté sur le caractère « inédit » de cette affaire « complexe » pour les avocats de la défense.

« On voit apparaître sur ce point de deal rennais le recrutement d’équipes extérieures et structurées », avait-elle souligné.

La plupart des prévenus n’étaient en effet pas originaires de la région rennaise : ils ont juste répondu à une annonce sur le réseau crypté Telegram.

La récupération du point de deal de la Banat impliquait ainsi le « recrutement » d’un ensemble d’acteurs allant du simple guetteur à l’approvisionneur de nourriture et de cigarettes, pour au moins 170 € par jour, comme l’ont eux-mêmes expliqué certains prévenus.

Un logement à Argentré-du-Plessis à disposition

L’un des prévenus – aujourd’hui domicilié à Saint-Jacques-de-la-Lande – a expliqué avoir mis à disposition son logement d’Argentré-du-Plessis à la demande d’un ami pour héberger un autre individu à sa sortie de prison.

Plusieurs fois par jour, des « navettes » étaient donc assurées par divers chauffeurs entre Argentré-du-Plessis, le point de deal de la Banat et l’appartement du square des Hautes-Ourmes à Rennes.

L’un des chauffeurs a toutefois certifié qu’il ne connaissait pas les autres protagonistes du dossier et ne pas voir été mis au courant de leurs projets. Il a écopé de la peine la plus basse, à savoir un an de prison avec sursis.

Cinq prévenus en détention

L’affaire, initialement ouverte sur la qualification criminelle de « tentative de meurtre en bande organisée », avait finalement été orientée vers des qualifications délictuelles.

« Le tribunal n’est pas saisi d’un meurtre » bien que les faits soient « particulièrement choquants », avait souligné une avocate pour réduire au maximum les peines prononcées.

Au final, cinq des six prévenus ont été maintenus en détention pour purger d’un à huit ans de prison. Tous ont dix jours pour faire appel, tout comme le parquet de Rennes.

LBe (PressPepper)

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