Publié le
19 juin 2025 à 10h25
Vendredi 13 juin 2025, les élèves de l’école élémentaire d’Igoville (Eure) ont reçu une visite instructive : celle de l’association Bouchons 276, représentée par son président Dab Delaporte et l’un de ses bénévoles. Tout au long de la journée, les élèves du CP au CM2 ont été sensibilisés à une cause à la fois simple et solidaire : la collecte de bouchons plastiques pour venir en aide aux personnes en situation de handicap.
Créée en 2003, l’association Bouchons 276 œuvre depuis plus de 20 ans pour transformer un geste du quotidien en levier de solidarité. Elle collecte des bouchons de bouteilles et les revend à une entreprise de recyclage. L’argent obtenu est ensuite reversé sous forme d’aides financières à des personnes handicapées, pour leur permettre de s’équiper, s’adapter ou simplement mieux vivre leur quotidien.
« Beaucoup pensent que les bouchons que nous collectons servent uniquement à fabriquer des fauteuils roulants. C’est faux. En réalité, ils permettent de financer des projets très variés », explique Dab Delaporte, très investi dans la pédagogie autour de cette action.
Par exemple, les financements servent aussi bien à financer des monte-escaliers, des aménagements de véhicules ou de logements, du matériel médical ou encore l’éducation de chiens d’assistance.
En 2024, 36 personnes ont ainsi pu bénéficier d’un soutien financier, pour un montant total de 50 650 euros. Un chiffre qui démontre la force de cette chaîne de solidarité, rendue possible grâce à une centaine de bénévoles répartis sur toute la région.
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L’école d’Igoville n’a pas accueilli cette initiative par hasard. Elle est déjà engagée dans une démarche de sensibilisation écologique. « L’objectif est de faire participer les enfants à des projets qui ont du sens, où ils se sentent vraiment utiles. Il faut que cela soit participatif », insiste Laurène Ouine, directrice de l’établissement.
Depuis le début de la semaine, un point de collecte de bouchons a été installé à l’école, et un travail préparatoire a été mené en classe pour aborder la thématique du handicap et de la solidarité.
Les élèves avaient récolté de nombreux bouchons pour l’occasion ©La Dépêche de Louviers – Lukas Neubauer
Ce projet s’inscrit dans une continuité : pendant les vacances scolaires, des défis écologiques avaient déjà été proposés aux élèves, comme planter des fruits et légumes dans le jardin, identifier des oiseaux ou encore cuisiner avec des produits de saison. Autant d’actions concrètes, qui visent à développer une conscience environnementale dès le plus jeune âge.
Une chute inquiétante
Malgré ces exemples d’engagement, Dab Delaporte tire aujourd’hui la sonnette d’alarme. Depuis le début de l’année 2025, seulement 38 tonnes de bouchons ont été collectées par l’association, contre près de 100 tonnes à la même période en 2024. « C’est une chute que l’on doit en grande partie à la réglementation européenne mise en place en juillet dernier », explique-t-il.
En effet, cette loi impose désormais aux fabricants d’attacher les bouchons aux bouteilles pour éviter leur dispersion dans la nature. Un geste écologique en théorie, mais qui rend la collecte plus difficile, voire décourageante pour certains.
Autre problème : un manque de projets à financer, paradoxalement. « La plupart des gens ignorent ce que deviennent les bouchons alors qu’en réalité, on finance plein de projets. C’est pour cela que les actions de sensibilisation sont plus que jamais nécessaires », insiste le président.
Sensibiliser pour relancer la dynamique
C’est dans ce contexte que Dab Delaporte multiplie les interventions comme celle à Igoville, dans les écoles, les entreprises, ou encore lors d’événements sportifs ou associatifs.
Son objectif : relancer la dynamique, rappeler l’importance du geste, et faire connaître les actions de Bouchon 276 pour attirer aussi de nouveaux projets à soutenir.
« Sensibiliser les jeunes, c’est essentiel. Ce sont nos ambassadeurs », conclut-il. À Igoville, ce message semble avoir été bien entendu. À en juger l’enthousiasme des enfants, la relève est déjà assurée.
De notre stagiaire, Lukas Neubauer
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