«J’ai dit ce que j’avais à dire… » Après plusieurs heures de garde à vue, il n’a pas manqué de donner de ses nouvelles à sa centaine de milliers d’abonnés qui le suivent sur X, postant une photo de lui à l’apéro. Influenceur proche de l’extrême droite, Yovan Delourme, alias Le Jarl, a été entendu mercredi au commissariat central de Rennes après les violences survenues dans la nuit du 8 au 9 mars aux abords du 1988 Live Club dont il assurait la sécurité, a-t-on appris auprès du parquet de Rennes.
Ce soir-là, sous les ordres du Jarl, des agents de sécurité de la discothèque avaient tenté de mettre fin à une teuf illégale qui se tenait dans l’ancien cinéma voisin. Des heurts avaient alors éclaté, les agents ayant été filmés en train de gazer et de frapper des participants. Après ces débordements, la discothèque avait été fermée pendant un mois par la préfecture et trois enquêtes préliminaires avaient été ouvertes par le procureur de la République.
« Jamais été titulaire d’une carte professionnelle »
L’une d’entre elles porte « sur des infractions présumées au code de la sécurité intérieure », Le Jarl étant notamment accusé « d’exercice d’activité privée de sécurité sans autorisation. » Ce que ce dernier n’a pas nié devant les enquêteurs. « Il a admis n’avoir jamais été titulaire d’une carte professionnelle, considérant qu’il n’a jamais, de son point de vue, exercé d’activité d’agent de sécurité », indique Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes.
Selon sa version, Le Jarl a bien « exercé, partiellement, l’encadrement, sans agrément, du service interne de sécurité » du 1988 Live Club. Avant d’expliquer « qu’il avait prévu de suivre une formation pour obtenir un titre de dirigeant qui aurait dû démarrer après les événements du 9 mars. »
Une nouvelle convocation à venir
Accusé également « d’acquisition et détention non autorisées d’armes », l’ancien chef de la sécurité, licencié depuis par le gérant du club, a reconnu avoir acheté auprès d’un site allemand « la totalité des bombes aérosols » qui avaient été saisies le 12 mars dans le local sécurité et l’infirmerie du 1988.
Remis en liberté en fin de journée, Le Jarl doit de nouveau être convoqué dans le cadre de cette enquête « qui se poursuit », selon le parquet. En parallèle, les deux autres enquêtes ouvertes pour l’intrusion dans les locaux du cinéma et le comportement des agents de sécurité sont également toujours en cours.