“Il y a des phrases que l’on n’oubliera pas – et qui pèsent lourd, sur le plan politique et moral”, écrit le journal évangélique allemand Sonntagsblatt. Les paroles énoncées par le chancelier conservateur Friedrich Merz lors du sommet du G7 au Canada sont de celles-là.

Interrogé par la chaîne publique ZDF sur le conflit entre Israël et l’Iran, le dirigeant a assuré que l’État hébreu faisait “le sale boulot” de l’Occident en bombardant les sites nucléaires iraniens. Selon lui, la République islamique est responsable d’“attentats, de meurtres et d’assassinats”. La laisser se doter de l’arme nucléaire serait donc dangereux pour ses adversaires. Tel-Aviv aurait eu “le courage” de l’en empêcher en bombardant des sites stratégiques iraniens.

Outre-Rhin, les propos de Friedrich Merz ont fait polémique. “Avec ses déclarations, le chancelier ne se contente pas d’exprimer explicitement son soutien à l’opération militaire d’Israël, discutable au regard du droit international – pour dire les choses sobrement”, commente Sonntagsblatt. Le chancelier “s’approprie ainsi l’offensive et l’escalade du conflit – au nom de l’Allemagne, qu’il représente”. Il s’agit ici de “bien plus qu’un simple problème de rhétorique”.

Dans le quotidien de gauche Süddeutsche Zeitung, la journaliste Sara Maria Behbehani considère que “cette expression – ‘sale boulot’ – n’est pas digne d’un chancelier”. À ses yeux, ce