Grâce à un but de sa pépite en fin de rencontre, l’Olympique Lyonnais a décroché le match nul contre Manchester United (2-2) en quart de finale aller de la Ligue Europa. Tous les rêves sont permis jeudi prochain en Angleterre.
Deux kops qui chantent, des fumigènes allumés et des Lyonnais sonnés sur la pelouse, heureux d’avoir égalisé en toute fin de rencontre, mais forcément déçus par le match nul concédé lors de cette première manche face à Manchester United (2-2) jeudi soir. La scène témoigne d’une fin de partie folle et d’une égalisation de Cherki, au bout de la nuit, qui permet à l’OL de rester en vie et de croire encore à la qualification en demi-finale de la Ligue Europa. Pour cela, il faudra être grand à Old Trafford jeudi prochain et se montrer bien plus réaliste qu’au Groupama Stadium. Lyon a payé pour voir, proche du bonheur et aussi du précipice, mais a eu du cœur pour trouver la force nécessaire de ne rien lâcher. Pour le plus grand plaisir d’un stade en feu jeudi soir. Tout reste à faire. Pendant 90 ou 120 minutes, la mission est connue de tous.
Un Groupama Stadium transformé en chaudron
«Honorez ce blason, battez-vous comme des lions», le virage nord ne pouvait pas être plus clair en dévoilant son message lors de l’entrée des deux équipes dans un Groupama Stadium aux ambiances des grands soirs et rempli comme un œuf avec plus de 58.018 spectateurs. Du jamais-vu en coupe d’Europe depuis la réception du Barça en 2019, symbole d’une attente XXL dans la cité des Gones pour une affiche face à un grand d’Europe. Pas forcément une grande équipe. Sentiment qui s’est confirmé au fil de la rencontre. En préférant aligner Mikautadze plutôt que Lacazette, soutenu par les virtuoses Almada et Cherki, Paulo Fonseca avait son plan en tête : mettre de la vitesse et du rythme face à la défense à cinq des Anglais.
Comme Martinez au Parc, Onana conspué et insulté à Lyon
À ce petit jeu, l’Olympique Lyonnais s’est montré plus entreprenant lors du premier acte, sans pour autant faire chauffer les gants d’Onana, conspué à chaque prise de balle. À la manière de Martinez la veille au Parc des Princes. Le portier mancunien, rhabillé pour l’hiver par Matic avant la rencontre («quand tu es statistiquement l’un des pires gardiens de Manchester United, tu dois faire attention à ce que tu dis»), a fait parler sa fébrilité, en manquant de justesse sur l’ouverture du score d’Almada sur un coup franc excentré (1-0, 32e). Pas aidé par Yoro, titulaire jeudi soir mais fautif à couvrir tous les Lyonnais, le gardien camerounais, qui avait failli signer à l’OL à l’été 2021, a offert un joli cadeau à un peuple rhodanien qui n’en demandait pas tant.
Lyon-Manchester United
Gonzalo Fuentes / REUTERS
Dans un match très loin du festin – et du niveau – entrevu en Ligue des champions ces deux derniers jours, Lyon, sans forcer, avait la mainmise sur la rencontre. Sans pour autant se montrer ultra-dangereux. Avec le trio Cherki-Tolisso-Almada aux manœuvres et un collectif agressif, Manchester United a souvent fait peine à voir, à l’image de Fernandes, Casemiro ou encore Hojlund, dévorés et inexistants. Mais dans un scénario vu des centaines de fois sur la scène continentale, encore plus à ce stade de la compétition, la moindre erreur se paie cash. Même face à des Red Devils aussi limités. Et la sentence est survenue par Yoro, qui a profité d’un coup franc mal négocié par Perri pour réparer son erreur du premier but et égaliser (1-1, 45e+4), plongeant le Groupama Stadium, juste avant la pause, dans le silence. Terriblement rageant.
Rayan Cherki
Andrew Couldridge / REUTERS
L’OL n’a jamais tué le match face à un Man U très moyen
C’est aussi parfois le prix à payer pour voir et apprendre. Sauf que l’OL, cinquième de Ligue 1 et toujours en vie en Ligue Europa, compte sur cette compétition pour raviver la flamme et vivre de grandes soirées. Tout sauf un hasard, si les Lyonnais ont tenté, poussé par un public au rendez-vous, de forcer la décision et de se rendre la vie plus facile avant le match retour à Old Trafford jeudi prochain. Que ce soit Lacazette, entré en jeu rapidement (51e) et tout proche de marquer sur sa première frappe (53e), Tolisso (64e), Mikautadze (65e), bien plus saignant et réveillé après son premier acte raté, ou encore Cherki (74e)et à nouveau Lacazette (84e). Les occasions n’ont pas manqué. Le réalisme si.
Fonseca a manqué de solutions sur le banc
Encore une fois rageant tant ce Manchester United, 13e de Premier League mais invaincu en Europe, n’a rien d’un cador. Désordonnés, parfois coupés en deux et sans idée, à l’image d’un Bruno Fernandes souvent perdu de vue, les Red Devils n’ont pas fait une grande impression jeudi soir. Bien loin de leurs années fastes et d’une domination totale sur le Vieux continent. L’OL aurait dû en profiter, mais Fonseca a aussi manqué de profondeur de banc et de fraîcheur avec les absences de Nuamah et Fofana, en dépit d’un bon match de Cherki et Almada, trop esseulés et qui ne peuvent pas tout faire pour forcer la décision. Et comme en première période, la punition est venue d’une seule action anglaise, avec une tête de Zirkzee (1-2, 88e) qui a profité des errances de la défense rhodanienne. Frustrant.
Le but de Cherki permet de rester en vie
Les Lyonnais ont eu du cœur, c’est un fait, mais ça ne suffit pas non plus quand on vise une place en demi-finale de la deuxième des coupes d’Europe. Il faut plus. Cela tombe bien, Rayan Cherki, joueur le plus en vue jeudi soir, avec Almada et Tolisso, a fait exploser le Groupama en profitant d’une erreur d’Onana, qui a fait honneur à sa réputation, en égalisant juste avant le coup de sifflet final (2-2, 90e+5). Un but qui change tout. Jeudi prochain, sur la pelouse d’Old Trafford, un billet pour le dernier carré est à décrocher. Cette fois-ci, il n’y aura plus de calcul à faire.