« Le clivage ne se situe pas entre Paris et la province, comme on l’entend trop souvent, mais entre les avocats de terrain et les apparatchiks de la profession. Nos instances sont devenues déconnectées des réalités et totalement inaudibles. J’ai autre chose à faire que de construire des lignes Maginot, au moment où notre métier est confronté à des défis sans précédent et que de nombreux cabinets jouent leur survie. Je n’ai plus rien à faire ici. »

De tempérament placide et plutôt jovial, Pierre Hoffman était d’humeur maussade, mercredi matin. Le bâtonnier de Paris et ses conseillers ont longtemps cogité pour trouver les bons éléments de langage, avant de s’en tenir à cette formule simple qui a le mérite de la clarté : « Je claque la porte, on ne me reverra plus jusqu’à la fin de mon mandat. »

De quelle « porte » voulait-il parler ? Dans quelle instance s’abstiendra-t-il, désormais, de mettre les pieds ? La porte du Conseil national des barreaux (CNB), l’instance représentative des 78 000 avocats français dont le bâtonnier de Paris est vice-président de droit. Et c’est pour lui tout le problème, le CNB n’est « plus du tout représentatif ».

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La capitale rassemble, à elle seule, quelque 34 000 robes noires (44 % de l’effectif) mais aussi un puissant barreau d’affaires, qui en fait l’une des places fortes du droit, en Europe et dans le monde. « Nous représentons près d’un avocat sur de […] Lire la suite