OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP via Getty Images
Les 82 000 candidats qui passaient cette épreuve dans le cadre des épreuves de spécialité du bac et qui avaient commencé l’épreuve avec le sujet initial, ont repris à 15 heures avec un nouveau sujet.
ÉDUCATION – Un grand nombre d’élèves de terminale ont encore du mal à se remettre de l’épreuve de spécialité physique-chimie qu’ils ont passé mardi 17 juin dans le cadre du baccalauréat. En cause ? L’un des sujets a été jugé tellement complexe par les élèves − et certains profs − que plusieurs pétitions ont été lancées pour dénoncer des exercices à la difficulté disproportionnée, additionnée à un sujet « trop long ». De nombreux élèves demandent désormais une évolution du barème d’évaluation.
Si chaque année, les candidats se plaignent de certaines épreuves, celle-ci semble faire l’unanimité contre elle. Comme le rapporte Le café pédagogique ce jeudi 19 juin, il s’agit d’un sujet de 12 pages comprenant 3 exercices qui a provoqué la panique chez les aspirants bacheliers, notamment le troisième et dernier exercice : « Lycéen.nes en pleurs à la sortie de l’épreuve, enseignant.es affligé.es à la lecture du sujet », liste d’ailleurs le site d’information spécialisé sur les sujets d’éducation.
« J’ai révisé pendant très longtemps et nous sommes tombés sur une épreuve très complexe. Elle n’était pas adaptée à notre niveau », déplore dans les colonnes du Parisien Oumayma, élève de terminale à l’origine de l’une des nombreuses pétitions qui fleurissent désormais en ligne. Elle avait choisi les spécialités SVT et physique-chimie, mais s’en mord les doigts désormais. Et elle n’est pas la seule.
« Impossible à réaliser sans notions solides en maths »
« Le contraste entre la facilité de l’exercice de chimie et les 2 exercices d’équation différentielle est juste scandaleux. J’ai vu les profs de physique après l’épreuve ils étaient tous d’accord : c’est une honte », indique un autre élève remonté, cité par Le café pédagogique.
« Sans des bases très solides en mathématiques poussées, il était impossible d’effectuer l’exercice », peut-on également lire dans une pétition ayant récolté plus de 4 000 signatures. Samuel, autre élève de terminale témoigne avec amertume : « Effectivement, impossible à réaliser sans notions solides en mathématiques, j’ai 18 de moyenne en physique chimie tout au long de l’année et au bac j’aurais en dessous de la moyenne à cause de cet exercice… ».
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Et même certains parents s’y mettent : « Mon fils, qui a travaillé énormément ses révisions et avait une moyenne de 16 en physique, est sorti très négatif de son épreuve de physique chimie qu’il a trouvée très difficile », témoigne Sophie dans les commentaires de cette même pétition. Même son de cloche pour Ying : « Mon fils malgré sa spé math a pris un véritable coup de massue avec cette épreuve physique chimie, d’autant plus qu’il a toujours eu d’excellentes notes dans maths/physique, avec une moyenne constante entre 18 et 20 tout au long de l’année ». Signe que quelque chose cloche.
Ajustement d’un barème « mal boutiqué »
Pour entrer dans le détail, Le Parisien explique que sur les trois exercices de l’épreuve, le premier était le seul à demander un sérieux niveau en chimie. Pour le reste, il était uniquement question d’équations différentielles, et donc de mathématiques pures, pour un total de 11 points sur les 20 de l’épreuve. Et les profs n’y sont pas indifférents. Jugeant le sujet « beaucoup trop long », comme le remarque une enseignante interrogée par Le Café pédagogique, qui assure que « ce n’est pas du tout un sujet classique sur les choix des thèmes ». « C’est un sujet très mathématique, très calculatoire. Il s’adresse d’abord à des élèves de spécialités maths. »
Capture d’écran sujet bac physique-chimie 2025
Capture d’écran de l’exercice 3, jugé le plus dur, intitulé : « Viscosimètre à chute de bille », noté sur 5 points.
Alors que faire ? Si des pétitions, comme celle d’Oumayma, ont déjà récolté plus de 12 000 signatures, elles ne risquent pas de faire annuler l’épreuve. En revanche, une enseignante questionnée par le site spécialisé assure que cela « va juste conduire à un ajustement du barème mal boutiqué ».
En résumé, le barème d’évaluation par question sera sans doute ajusté à la situation, compte tenu du nombre de points très importants sur les parties les plus difficiles de l’épreuve. Mais les élèves ne s’arrêtent pas là et demandent « une prise de position officielle du ministère » ainsi que « des mesures correctives immédiates pour garantir l’équité entre tous les candidats ». Constatant, pour la plupart, que certaines questions du sujet dépassaient largement les notions abordées dans le programme officiel cette année.