Ilona (1), 16 ans aujourd’hui, parle vite mais bien, elle est éloquente et semble confiante. L’adolescente marseillaise déroule pourtant une enfance pleine de fêlures, «pas heureuse» : un viol subi à l’âge où l’on joue encore à la poupée, la séparation de ses parents sur fond de querelles, une belle-mère qui la frappe et un placement en foyer à l’âge de 11 ans censé la protéger après de nombreuses fugues. C’est là-bas, pour la première fois, qu’elle entend parler de sexe et de prostitution. «J’avais même pas passé une nuit en foyer qu’une fille est venue me voir pour me proposer de me prostituer. Moi, je ne savais pas vraiment encore comment on faisait les enfants, malgré mon viol, j’étais encore vierge, donc je ne comprenais pas. Elle m’a dit que j’allais voir des hommes, que j’allais gagner de l’argent, j’ai répondu non directement», se rappelle l’adolescente depuis l’appartement de sa mère à Marseille. Elle affirme avoir dû subir des propositions insistantes pendant plus d’une semaine. «Elle m’a fait comprendre que si je ne le faisais pas, on allait me séquestrer et me violer. Une copine que je m’étai
