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Rédaction Elbeuf

Publié le

19 juin 2025 à 16h00

L’ambiance était encore à la fête durant la kermesse de l’école André Malraux de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime) et les parents d’élèves ne laissaient rien voir de leur inquiétude.

En effet, comment ne pas être soucieux quand on sait que dans l’état actuel des choses, leurs enfants pourraient être accueillis à la rentrée 2025 dans une classe à 40 élèves.

Un apprentissage dégradé

Cette situation, qui semble improbable, est pourtant celle qui menace l’école maternelle si aucune ouverture de classe n’a lieu. Il n’y a qu’à savoir compter pour s’en apercevoir.

« Petite, moyenne et grande sections confondues, il y a déjà une prévision de 89 élèves inscrits pour trois classes existantes. De plus, ce ne sont que des classes à double niveau et la loi stipule bien qu’en cas d’élève de grande section dans une classe, l’effectif maximum du groupe ne peut être que de 24, soit selon cette législation appliquée à Malraux, deux classes à 24 élèves et celle qui reste à 41. Et encore, ne sont pas pris en compte ceux qui ne sont pas encore inscrits », explique mathématiquement Estelle Hivert, présidente des parents d’élèves.

Quarante et un bambins de trois ou quatre ans, à l’autonomie limitée, pour une enseignante et un agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem)… Outre les problèmes évidents de sécurité que cela pose, il y a aussi des doutes sur la pédagogie qui pourra être dispensée dans ces conditions. Sauf si de nombreux parents peuvent se libérer de leur travail, ce sont aussi les sorties scolaires qui devraient être annulées puisqu’à cet âge, le taux d’encadrement est d’un adulte pour quatre élèves.

Vidéos : en ce moment sur ActuTout est prêt pour accueillir un enseignant de plus

Alors, comment en est-on arrivé là ? Avec la construction de nouveaux lotissements sur les hauteurs de Saint-Aubin, des familles sont arrivées avec de jeunes enfants dont l’établissement de secteur est l’école Malraux, qui accueille déjà tout le quartier des Novales et celui de l’Avenue de l’Europe, lui aussi sorti de terre après la création de l’école.

Réunis en collectif, les parents d’élèves ont donc fait une demande de création de classe auprès de l’Inspection d’Académie. Sur le papier, le projet a tout ce qu’il faut pour convaincre.

« Déjà, il n’y aura aucuns travaux à faire puisque l’école dispose d’une quatrième salle de classe toute équipée et prête à accueillir des élèves. Ensuite, le quartier des Novales nous place en Zone d’éducation prioritaire et nous rend donc de facto prioritaire pour obtenir cette ouverture de classe. Enfin, la mairie a déjà désigné une Atsem. Il ne manque juste que l’enseignante et là, il n’y a que l’Inspection d’Académie qui peut faire quelque chose. »

Estelle Hivert, présidente des parents d’élèves

Entre les stands de la kermesse, samedi 14 juin, une pétition circulait. Loin de vouloir aller au bras de fer avec l’administration, le collectif de parents n’en est pas moins décidé à montrer sa détermination et sa mobilisation. Leur demande doit passer en commission le mardi 24 juin 2025. De la décision prise dépendra la suite de leur lutte et le ton qui y sera donné.

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