Plus investi que jamais dans l’espoir de ramener Yamaha au sommet du MotoGP, Fabio Quartararo ne ménage pas ses efforts pour faire bouger les choses. Si le constructeur japonais a affiché de nets progrès techniquement depuis le début de la saison, l’écart à combler avec Ducati est encore très important. Pour le Français, passé tout près de la victoire à Silverstone le mois dernier, le diable qui lui est si cher se trouve définitivement dans les détails !
Ce jeudi, Yamaha a annoncé l’élargissement du rôle d’Andrea Dovizioso, nommé pilote d’essais mais aussi et surtout conseiller en performance. Et c’est ce dernier point qui semble avoir la plus grande importance aux yeux de Fabio Quartararo, qui attend une communication mieux huilée et plus efficace en interne afin d’accélérer le développement.
« Quand j’ai parlé de Dovi, c’est parce que je pense qu’il peut nous aider beaucoup plus, pas seulement comme pilote d’essais », confie le champion du monde 2021 à son arrivée au Mugello, pour le Grand Prix d’Italie, « mais plus du côté technique, parce qu’il en est vraiment mordu. Il est vraiment précis et je pense que du côté technique, il peut vraiment nous aider. Je pense qu’il a besoin d’être plus impliqué au niveau technique au sein de l’équipe. »
« Pour moi, il ne s’agit pas de l’avoir sur toutes les courses, mais c’est plus une manière de travailler. La nôtre est bonne mais pas suffisante. Je pense que l’on peut vraiment améliorer la manière dont on se prépare, la manière dont on prépare nos meetings, aller plus dans les détails. On progresse petit à petit. Ce n’est pas comme en F1, où ils ont beaucoup plus de choses à faire, mais il faut trouver un juste milieu afin d’être plus précis. »
Quartararo marqué par le débrief technique chez Ferrari
Andrea Dovizioso peut-il mettre de l’huile dans les rouages ?
Photo de: Yamaha MotoGP
Si Fabio Quartararo évoque la Formule 1, ce n’est pas par hasard. Il y a quelques semaines, il s’est rendu sur le Grand Prix d’Espagne de la discipline et a pu vivre une journée de l’intérieur chez Ferrari. Et visiblement, les portes qui se sont ouvertes au sein de la Scuderia ne l’ont pas laissé insensible, au point de provoquer un déclic et d’inspirer un sérieux besoin de changement dans le travail interne chez Yamaha.
« J’ai eu la chance d’aller chez Ferrari à Barcelone le vendredi et d’écouter les meetings entre les pilotes et les ingénieurs », explique-t-il. « Et comme je l’ai dit, ils ont beaucoup plus de choses à faire dans la voiture. Mais on peut prendre des choses en exemple, que nous ne faisons pas ici, et ça peut aider. »
« Sincèrement, je pense qu’on peut énormément améliorer notre communication, et la rapidité à laquelle on peut améliorer les choses. Je n’ai pas beaucoup de temps encore à passer à vouloir améliorer, améliorer… J’aimerais que les choses aillent de plus en plus vite, et vraiment trouver une routine pour que tout fonctionne. »
S’il ne pense pas être allé jusqu’à « apprendre des trucs » lors de sa visite dans le paddock F1, Fabio Quartararo assure en avoir tiré des leçons utiles pour insuffler de nouvelles méthodes, pour certaines effectives dès ce week-end.
« Ce sont des détails, ils [en F1] ont beaucoup plus de choses à dire sur l’aéro, mais il y a des choses qu’on ne fait pas et qu’on devrait faire pour la communication dans l’équipe », insiste-t-il. « Et je pense que c’est très intéressant de le faire, parce qu’au final, on fait des meetings, mais celui qu’on fait le jeudi, sincèrement… Si j’arrivais le vendredi matin, ça ne changerait rien. On ne regarde jamais vraiment dans des détails qui, pour moi, sont très intéressants. »
« À partir d’aujourd’hui, on commence. Ce sont des idées. Quelqu’un qui est habitué à travailler ici depuis 20 ans ne travaille pas comme ça mais maintenant, il faut travailler comme ça. Il faut travailler vraiment dans les détails, dans plein de petites choses, et je pense que c’est quelque chose qui nous manque. On va commencer un petit peu à entrer dans ce genre de détails. J’étais dans le meeting de Lewis Hamilton, je suis resté vingt minutes, et tu vois vraiment les détails. Pour nous, c’est trop parce qu’il n’y a pas autant de choses à dire, mais il faut passer un peu de temps à parler. »
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Basile Davoine
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