Un nouveau scandale de violences sexuelles est sans doute en train d’émerger, en Gironde. Selon les informations du Monde et du Parisien, quatre hommes ont été mis en examen dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 avril et placés en détention provisoire. Christophe B., un responsable de maintenance de 55 ans, pour des viols avec actes de torture et barbarie et trois autres hommes, âgés de 40, 46 et 57 ans, décrits comme « chauffeurs, facilitateurs et participants » pour des violences sexuelles. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

C’est en novembre 2023 qu’une ancienne compagne de Christophe B. dépose plainte contre celui qu’elle a quitté deux mois plus tôt. Elle raconte qu’il l’a, sous prétexte de l’initier à l’échangisme, forcée à des « relations sexuelles non protégées avec plusieurs hommes en même temps » et imposé « des pénétrations avec une brosse à dents électrique ou des rapports sexuels avec un chien ». D’après le procureur de Bordeaux, Renaud Gaudeul, « les faits avaient débuté en novembre 2020 et avaient perduré jusqu’à ce qu’elle parvienne à se défaire de cette emprise et ainsi le quitter, en septembre 2023 ».

« Des dizaines de vidéos de potentiels viols collectifs »

Quatre autres anciennes compagnes du principal protagoniste ont témoigné de rapports imposés avec des dizaines d’hommes sans protection, des objets ou des animaux, dans des clubs libertins de Gironde ou de Charente, ou parfois dans la rue. Les victimes recensées sont âgées de 45, 52, 56, 59 et 67 ans.

En juillet 2023, une perquisition au domicile de Christophe B. va permettre aux gendarmes de découvrir des disques durs dans son coffre-fort. Ils contiennent « des dizaines de vidéos de potentiels viols collectifs qu’il diffusait souvent en direct sur le site libertin aux sept millions d’utilisateurs Wyylde.com », écrit Le Monde. Il est décrit comme l’organisateur de ces soirées et le donneur d’ordre sur la manière dont les abus se déroulaient.

Le consentement en question

« Il ne s’est jamais vécu et perçu comme étant quelqu’un qui commettait des infractions pénales, il se voit comme quelqu’un qui était dans la pratique du plaisir sexuel libertin, même si ce sont manifestement des pratiques extrêmes », explique à l’AFP maître Julien Plouton, son avocat. « Il considère que ces femmes étaient consentantes. » Un argument réfuté par l’exploitation des vidéos saisies, qui « permettait de considérer que l’absence de consentement des femmes était caractérisée », a indiqué le procureur.

La question de soumission chimique émerge aussi du dossier, selon les témoignages des victimes. La question du consentement de ces femmes à des pratiques échangistes extrêmes, souvent arrachées par l’emprise exercée par Christophe B. sur ses compagnes, est au centre de la procédure.

« Je ne pense pas que dans un dossier comme celui-ci, on puisse se contenter de rester sur une enquête qui se focalise sur mon client et les personnes qui, à ce jour, ont été mises en examen à ses côtés », estime de son côté Me Plouton.

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Les enquêteurs ont saisi cette semaine de nouveaux supports informatiques, qu’ils sont en train d’analyser. La procédure, d’abord suivie par le parquet de Libourne, a été confiée au pôle criminel du parquet de Bordeaux en février 2025, a indiqué Renaud Gaudeul. Deux juges d’instruction ont été saisis de la poursuite des investigations.