« L’Iran représente une menace non seulement pour Israël, mais aussi pour la région et l’Europe », a déclaré l’ambassadeur d’Israël auprès de l’Union européenne et de l’OTAN, Haim Regev, lors d’une interview accordée à Euronews jeudi.
« Ils sont impliqués dans la promotion de la terreur, ils sont impliqués dans la provocation, ils sont impliqués dans de très nombreux actes. Ils sont donc déjà la principale cause d’instabilité dans la région et dans le monde », a-t-il expliqué.
Haim Regev s’est adressé à Euronews alors que le conflit entre les deux pays en est à son septième jour.
Tôt jeudi, l’Iran a tiré 20 missiles balistiques sur Israël, dont l’un a touché le centre médical Soroka à Be’er Sheva.
Ce tir de barrage de l’Iran semble être une riposte directe aux frappes israéliennes sur l’infrastructure nucléaire de Téhéran la veille.
« L’Iran a un plan clair d’anéantissement de l’État d’Israël », a déclaré Haim Regev.
« Au cours de la dernière période, nous avons vu que l’Iran accélérait son programme, son plan, sur deux aspects principaux. Tout d’abord, son programme nucléaire et ensuite, la production de missiles, de missiles surface-surface. Nous en sommes donc arrivés à un point où nous avons vu que nous devions agir pour éliminer cette menace ».
L’hôpital Soroka touché par un missile iranien le 19 June, 2025 – AP Photo
Israël a lancé une attaque surprise contre l’Iran vendredi 13 au matin, tuant plusieurs personnalités clés de l’appareil de sécurité du pays et un certain nombre de scientifiques nucléaires.
La première vague de frappes, à laquelle ont participé environ 200 avions de chasse, a permis de tuer au moins quatre hauts responsables du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et de frapper des cibles nucléaires et militaires dans tout le pays.
Toutefois, Haim Regev a rejeté l’idée que l’objectif principal de l’opération des FDI était un changement de régime en Iran.
« L’objectif de cette opération militaire est d’éliminer la menace nucléaire et la menace des missiles. Comme je l’ai dit, l’Iran a un plan concret et opérationnel. Et c’est l’objectif principal de cette opération militaire », a-t-il déclaré à Euronews.
L’ambassadeur israélien dans l’Union européenne et l’OTAN Haim Regev en compagnie de Sasha Vakulina d’Euronews. – Euronews
Une guerre des mots
Le conflit a également donné lieu à une escalade de la guerre des mots, en particulier entre le président américain Donald Trump et les hauts responsables iraniens.
Lorsque des journalistes lui ont demandé mercredi s’il avait l’intention de faire intervenir l’armée américaine dans le conflit pour frapper l’Iran aux côtés d’Israël, M. Trump a répondu : « Je le ferai peut-être, je ne le ferai peut-être pas. Personne ne sait ce que je vais faire ».
Si M. Trump a semblé éviter de s’engager directement dans une action militaire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a interprété ses commentaires comme une preuve de soutien et, dans une allocution télévisée plus tard dans la soirée de mercredi, il a remercié M. Trump de « se tenir à nos côtés ».
La mission de l’Iran auprès des Nations unies s’est jointe à ce mélange en déclarant qu’aucun représentant du pays ne « ramperait aux portes de la Maison Blanche » pour parvenir à un accord sur le nucléaire avec les États-Unis.
C’est le programme nucléaire iranien qui est au cœur de l’escalade militaire actuelle.
Photo satellite de Maxar Technologies montrant l’usine d’enrichissement d’uranium d’Ispahan après des frappes le 14 June, 2025 – AP Photo
L’Iran faisait auparavant l’objet d’un accord nucléaire international connu sous le nom de Plan global d’action conjoint (JCPOA), dans le cadre duquel le pays bénéficiait d’un allègement des sanctions en échange de limites strictes à ses activités nucléaires.
Au cours de son premier mandat, Donald Trump a retiré les États-Unis du pacte le qualifiant de « pire accord jamais négocié » et imposant de nouvelles sanctions à l’Iran.
Depuis lors, les autres signataires de l’accord ont fait des pieds et des mains pour que l’Iran respecte l’accord, mais Téhéran considère l’accord comme nul et a continué à enrichir l’uranium, qui, à l’heure actuelle, se situerait à 60 %.
Cela reste techniquement inférieur au niveau de 90 % autorisé pour les armes, mais c’est bien plus que les 3,67 % autorisés par le JCPOA.
Related
L’Iran maintient que son programme nucléaire est pacifique et purement civil. Israël, quant à lui, affirme que Téhéran travaille à la construction d’une arme nucléaire, qui pourrait être utilisée contre lui.
« En tant que démocratie, lorsque nous entrons en guerre, c’est uniquement si nous n’avons pas le choix ou si l’autre partie en a pris l’initiative. Nous sommes donc entrés en guerre parce que nous n’avions pas d’autre choix », affirme Haim Regev.
« Israël n’est pas venu ici pour résoudre les problèmes du monde. Israël est venu ici pour résoudre sa propre menace, celle de l’Iran. Mais en raison du succès, je vois ici une opportunité ».
« Et j’espère que la diplomatie jouera un rôle, mais cette fois-ci, elle sera plus concrète, plus pratique avec des résultats spécifiques », a conclu Haim Regev.