Par
Joel Nandjui
Publié le
20 juin 2025 à 6h04
En contrebas du quai de Grenelle, à Paris (15ᵉ), les vastes travaux d’installation du bassin de baignade dans la Seine ont commencé. L’île aux Cygnes en face, la tour Eiffel (7ᵉ) en surplomb, le point d’eau offre un panorama unique. Les nageurs pourront profiter de cette expérience inédite dès le 5 juillet 2025, une fois leur test de natation validé. Se douteront-ils qu’avant cela, il aura fallu pas moins de huit mois pour transformer les rives du fleuve en une véritable plage d’eau douce ? Et que cette innovation trouve sa source bien loin de la capitale, dans l’Ain ?
En décembre 2024, l’entreprise industrielle française Wearth Group remporte l’appel d’offres lancé par la Ville de Paris pour la construction d’un bassin flottant sur le fleuve parisien. Dans la petite ville de Port, où elle est installée, le compte à rebours est lancé.
Un bassin qui trouve sa source bien loin de Paris
« Quinze de nos collaborateurs ont été monopolisés et nous avons recruté un ingénieur », retrace Quentin Bresson, directeur des relations institutionnelles du groupe, lors d’une visite de l’impressionnant chantier, mercredi 19 juin 2025. Dans les usines, les équipes s’affairent pour construire les flotteurs, les rampes d’accès et les plateformes. « Nous avons dû prendre en compte certaines contraintes comme la navigation fluviale [au centre de crispations] ou la localisation des ponts pour concevoir les plateformes, mais également les exigences réglementaires », précise Quentin Bresson. Le projet a aussi évolué au gré des autorisations et des souhaits de la municipalité dirigée par Anne Hidalgo (PS).
En juin 2025, la structure finalisée quitte l’Ain pour rejoindre les berges de la Seine. C’est au port de Javel que les différents éléments de la plateforme ont été acheminés. Là, une équipe de 12 personnes travaille en continu pour en assembler les différentes pièces. Dans cet espace, on peut apercevoir les rampes en aluminium couleur or posées sur l’asphalte, les grues qui soulèvent les pontons recouverts de bois, ou encore de grandes plateformes métalliques placées à la verticale.
L’un des rampes d’accès du site. (©JN/actu Paris)
Casque sur la tête, Virginie Segura, la directrice du projet, supervise les opérations. « L’un des plus gros challenges pour nous a été de construire le bassin réservé aux enfants. C’est la première fois qu’on construisait une piscine d’eau douce », souligne-t-elle.
Accessible aux enfants et aux personnes à mobilité réduite
Arrimée à la rive, une barge est destinée au transport. « Ici, nous assemblons les pièces pour ensuite les déplacer vers le site de la baignade, où elles seront montées », indique Quentin Bresson. Progressivement et lentement, une grue déplace les structures une par une dans la péniche de transport, pendant que les travailleurs finalisent les dernières fixations.
Vingt minutes de marche sur les quais, entre les ponts Mirabeau et Bir-Hakeim, sont nécessaires pour rejoindre le site qui accueillera le bassin flottant. L’espace dédié au public est en cours d’aménagement et en attente de la péniche pour entamer l’installation définitive qui durera dix jours.
Lorsqu’elle ouvrira ses portes, cette plage au cœur de Paris pourra accueillir jusqu’à 150 personnes. Elle sera accessible aux enfants grâce à un bassin réservé, ainsi qu’aux personnes à mobilité réduite. Deux autres sites ouvriront à Paris : le Bras Marie, dans le centre de la capitale, en face à l’île Saint-Louis sur la rive droite, et un dans le 12ᵉ arrondissement, entre le pont de Bercy et le pont de Tolbiac. Ces deux chantiers ont été confiés à des entreprises différentes.
Cette première expérience prendra fin le 31 août 2025. Les équipes de Wearth Group seront à nouveau sollicitées pour le démontage du site de Grenelle. Les Parisiens devront alors attendre un an pour pouvoir profiter à nouveau de la vue sur l’île aux Cygnes, le corps bien au frais.
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