De suspense, il n’y avait plus vraiment depuis quelques jours. Avec la condamnation définitive de l’ancien maire Hubert Falco dans l’affaire du frigo, on savait que sa remplaçante Josée Massi tenait la corde pour tenter de lui succéder dans les urnes, lors des prochaines élections municipales. Sa légitimité de « sortante » en étendard, elle a finalement annoncé, en tout début de semaine, au cours d’une réunion à huis clos des élus de sa majorité, sa décision d’être candidate en mars 2026. Cette prise de position aurait d’ailleurs dû rester confidentielle: Josée Massi a ainsi confié vouloir attendre « la rentrée » de septembre pour officialiser son choix aux Toulonnais.

« Elle nous a réunis lundi dans la grande salle du conseil municipal pour nous informer », raconte à Var-matin un adjoint au maire. « Josée Massi a fait une rapide référence au fait qu’Hubert Falco – qui n’était pas présent – la soutenait. Mais on a senti que c’était sa décision, sincère et mûrement réfléchie. Elle nous a dit: “J’y vais pour gagner » » Pas d’applaudissement dans l’assistance, mais des mines réjouies… et d’autres moins. « Son annonce était à son image: sobre et sérieuse, souffle un élu. Sans tambour ni trompette. »

La mise en garde de l’ancienne députée Geneviève Lévy

Cet après-midi-là, l’équipe est loin d’être au complet. Le député Yannick Chenevard est en déplacement professionnel à Brest, plus précisément à l’Île Longue, site clé de la dissuasion nucléaire française. Laurent Jérôme, lui, est « de mariage ». Ceux qui le souhaitent sont invités à s’exprimer. Une dizaine relève le gant. « Dans ces cas-là, c’est un peu le bal des faux culs », raille un adjoint. « Il y en a quelques-uns qui ne sont prêts à perdre leurs 2.000 balles d’indemnités et qui comptent bien être encore là en 2026. Tous ceux qui ont pris la parole ont dit tout le bien qu’ils pensaient de cette candidature. »

Virginie Pin ou Martine Bérard se lancent. Une des doyennes du conseil, l’ancienne parlementaire Geneviève Lévy, endosse le rôle du sage. Elle tient à mettre en garde ses collègues, surtout ceux qui n’ont connu que les victoires électorales d’Hubert Falco au premier tour. « Cette campagne municipale ne ressemblera pas aux dernières en date. Ce sera comme en 2001: nous devrons expliquer le programme aux Toulonnais, les convaincre. Cette fois, il va falloir aller au charbon ».

Quid de la proposition de primaire pour désigner « démocratiquement » le candidat de la majorité, faite par le sénateur LR Michel Bonnus? « Le sujet n’a pas été évoqué », poursuit un cadre de l’équipe municipale. « Mais moi, je compte bien aller trouver Josée Massi, une femme intelligente, pour lui dire qu’il faut qu’ils se parlent et qu’ils s’entendent. On ne peut pas courir le risque de partir divisé face à Laure Lavalette et au Rassemblement national. » D’autres conseillers devraient en faire de même: à l’issue de ce cénacle, la maire de Toulon a encouragé ses actuels colistiers à venir toquer à la porte de son bureau dans les prochains jours.