Le procès aura bien lieu et il s’annonce explosif tant il devrait mettre en lumière les pratiques longtemps en vogue au sein d’une des principales agences d’architecture françaises, les Ateliers Jean Nouvel (AJN). «Les investigations ont mis en évidence une organisation structurée sur plusieurs années, reposant sur la conclusion de conventions fictives, l’établissement de factures sans prestation réelle, des paiements déguisés et sans contrepartie, la dissimulation de dépenses personnelles ainsi que des irrégularités importantes dans la comptabilité», note le juge d’instruction dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, que Libération a pu consulter.
Au cœur de cette rocambolesque affaire : celui qui fut pendant dix-sept ans le président d’AJN, Michel Pélissié, soupçonné d’avoir perçu plus de 13 millions d’euros non justifiés. Des fonds provenant de l’agence, ventilés grâce à des fausses factures, auraient également été utilisés pour réaliser d’importants travaux dans ses propriétés, acheter à prix d’or des milliers de bouteilles de son vignoble bord