Par

Rédaction Actu

Publié le

20 juin 2025 à 9h31

En 2023, les Restos du Cœur auraient pu puiser davantage dans leurs réserves plutôt que de faire appel à la générosité du public et de l’État pour assurer sa survie, estime la Cour des comptes dans un rapport publié jeudi 19 juin 2025.

L’association d’aide aux démunis aurait pu « mobiliser de façon plus significative » ses « réserves de précaution pour absorber une partie des aléas » économiques et sociaux « avant de solliciter le concours du public et surtout le soutien des pouvoirs publics », indique la synthèse du rapport.

250 millions d’euros de déficit sur trois ans

Début septembre 2023, les Restos du Cœur avaient tiré la sonnette d’alarme, avertissant de leur fragilité financière et lançant un appel exceptionnel aux dons.

Pour la première fois, l’association fondée par Coluche en 1985 n’était plus en mesure de faire face à l’afflux de personnes se présentant à eux, dans un contexte de hausse des coûts de fonctionnement en raison de l’inflation.

Les projections réalisées à l’époque par les Restos du Cœur, faisaient état « d’un déficit cumulé potentiel de 250 millions d’euros sur trois ans », elles « présentaient un caractère alarmiste en raison d’hypothèses excessivement prudentes », selon la Cour des comptes.

Vidéos : en ce moment sur Actu

Or, « c’est sur cette base que les pouvoirs publics ont renforcé leur aide », ce qui, avec la mobilisation des donateurs, « a conduit au maintien d’un niveau de réserves confortable, correspondant à six mois de fonctionnement ».

« Veiller au calibrage du montant des subventions »

Sollicités par l’AFP, les Restos du Cœur, qui ont distribué 163 millions de repas lors de la campagne 2023-2024, estiment eux que « conserver en permanence » les fonds nécessaires à « plusieurs mois de fonctionnement » relève d’une « rigoureuse précaution ».

Nous devons être à même de continuer à remplir notre engagement auprès des personnes accueillies dans des périodes de tensions.

Restos du Cœur

La Cour des comptes, qui souligne par ailleurs la bonne gestion des Restos, recommande à l’État de « veiller au calibrage du montant des subventions à l’association au regard de ses réserves de précaution ».

Budgets « inemployés », traçabilité des subventions « défaillante »…

Dans un rapport séparé, la Cour des comptes a relevé « des carences organisationnelles » au sein de la Fédération française des banques alimentaires (FBBA), qui fédère 79 banques alimentaires. Elle déplore notamment « des budgets inemployés » et « une traçabilité des subventions défaillante ».

La Cour souhaite « une reprise en main vigoureuse de l’ensemble du fonctionnement » de la fédération. « On reconnaît ces problèmes de procédures, nous mettons en œuvre les recommandations », a réagi auprès de l’AFP, Jean Cottave, président de la FFBA.

Nous avons subi une crise de croissance, nous avons eu des ressources supplémentaires, ça a engendré un accroissement énorme de notre travail, nous avons fait de notre mieux mais nous devons nous professionnaliser.

Jean Cottave
Président de la FFBA

En 2023, plus de 6 000 organisations ont bénéficié des denrées des banques alimentaires, qui leur ont permis de servir 224 millions de repas.

Source : AFP.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.