Quelle volte-face !

Que Françoise Hervé soit la première à s’en réjouir, elle qui a mené une guerre judiciaire farouche contre ce projet depuis sa présentation, ne surprendra personne. « Tout ce qu’ils disent depuis le début est ce que nous disons depuis 2013 », signale l’ancienne adjointe au patrimoine. « Mais, on ne m’a pas écoutée ! Quelle volte-face aujourd’hui ! »

Cependant, un point l’interroge concernant les fouilles archéologiques, « dont la première tranche, qui concerne le palais ducal, vient d’être décommandée. Mais, ils nous annoncent quand même des travaux sur ce même palais, ce qui, légalement, ne doit pas pouvoir se faire sans fouilles ».

Quant à la suite proposée par le maire ? « Il est stupéfiant de les voir bâtir la suite avec la même procédure, qui a mené à cette Bérézina ! »

Elle appelle, elle, à ce qu’on se limite à « une simple restauration de l’existant », et qu’on évite de se lancer dans la création moderne. « Si c’est pour nous pondre un projet qui dévaste le Musée Lorrain comme on nous le promet depuis 2013, non ! Alors qu’une simple restauration ne nécessiterait qu’un appel d’offres, pour sélectionner un restaurateur du patrimoine. Aucun besoin d’en passer par un concours qui va ajouter deux ans de procédure. Pour le pire, de surcroît ! »

Faillite municipale

« Il ne s’agit pas d’une évolution mais d’une disparition du projet, de l’argent dépensé et des aides de l’État et de la Région », s’insurge l’ancien maire, Laurent Hénart, sur sa page facebook. « Aujourd’hui, l’abandon de ce projet résulte de la faillite du budget municipal et d’une municipalité sortante qui ne peut plus payer ses factures. »

C’est pourtant de son projet que la municipalité Klein a hérité. Assorti d’appels d’offres qui se sont révélés infructueux, car sous-estimés.

Grosse perte de temps

« Que d’années perdues ! », regrette l’association Les Nancéiens, portée par Sophie Conrad et Raphaël Vuitton, membre de l’équipe Hénart à l’époque.

Ils rappellent qu’en 2023, lorsque le projet avait été une première fois remanié par l’équipe Klein, pour en baisser les coûts (la version 3), ils avaient « alerté que la soutenabilité de son financement constituait un point de vigilance majeur. » « Et nous avions raison […] », poursuivent-ils en regrettant une « prise de conscience tardive ». Désormais, ils appellent « à la définition concertée d’un nouveau projet ambitieux sur le plan culturel et soutenable sur le plan financier ».

« Rouvrons le Musée »

Emmanuel Lacresse, candidat aux prochaines municipales, considère comme « inenvisageable de repartir dans un nouveau processus » et réclame qu’on prenne à présent « le contre-pied de toutes les décisions confuses qui ont produit un tel échec ». Il se dit donc hostile à « toute refonte d’un projet nouveau », et plaide pour « une relance rapide de l’activité du musée ».

Lui opterait même pour un total statu quo ! « Les projets qui demeurent concernant les fondations ne doivent pas être maintenus non plus, s’ils menacent l’équilibre des sols fragiles de toute la vieille ville »