Président des Centurions Narbonne depuis le printemps 2023, Bastien Anglade a diversifié le portefeuille de partenaires du club et sensiblement augmenté le budget. D’où un recrutement cette saison plus audacieux.

Deux saisons après votre arrivée à la présidence des Centurions Narbonne, le club n’a toujours pas regoûter aux play-offs. Déçu ?

On a un goût d’inachevé, c’est sûr. Cette saison, on termine 10e alors que l’on aurait pu accrocher ce Top 8. On perd des matchs que l’on ne doit pas perdre. Au tie-break par exemple… Je pense à Cannes et à d’autres… Bref, on a perdu trop de points bêtement en route, résultat, on est sorti de la course au Top 8 à quatre journées de la fin… On a également manqué de caractère sur le parquet… Et puis, il y a eu le limogeage de l’entraîneur Rafael Redwitz en début d’année… Une saison au cours de laquelle on remercie le coach n’est jamais facile à vivre. Ni humainement, ni sportivement.

Désormais, le club est structuré, la société professionnelle a été créée l’été dernier, ne manque plus qu’à concrétiser l’embellie sur le parquet…

Dans un club sportif, on ne mesure la réussite qu’aux résultats. C’est comme ça, c’est logique. Alors oui, maintenant, on redevient ambitieux au plan sportif. Je crois que notre recrutement le prouve. Retrouver parmi nous, Willner Rivas (réceptionneur-attaquant, 30 ans, 1 m 94) qui a marqué l’histoire de ce club en 2022-2023 ou encore voir arriver Thibaut Thoral (réceptionneur-attaquant de 28 ans, 1 m 93), c’est exceptionnel. Je ne sais pas si vous réalisez, mais Thibaut vient de jouer la finale de la Marmara SpikeLigue avec Poitiers (perdue contre Toulouse)… Notre recrutement est du type à nous faire franchir un nouveau palier cette saison.

Dans un club sportif, on ne mesure la réussite qu’aux résultats. C’est comme ça, c’est logique

Cela veut dire que vous avez augmenté le budget ?

On a présenté un budget de 1,5 million d’euros. Budget qui ne concerne désormais plus que la structure professionnelle. Pour mémoire, il a deux ans, notre budget, académie, association, secteur pro compris, s’élevait à 1,6 million d’euros. Aujourd’hui, si on ne faisait encore qu’un avec la partie amateur, notre budget serait de 2 millions d’euros. Donc oui, on a grandi. Notre service commercial a très bien travaillé. C’est un travail de l’ombre mais il y a une vraie dynamique financière avec les partenaires. On a multiplié par deux le nombre de partenaires en l’espace de deux saisons, pour atteindre les 160 dont 145 Narbonnais. Les autres viennent de Perpignan, Carcassonne…

Comment attirez-vous les sponsors étant donné les difficultés sportives rencontrées par le club ?

Il y a notre belle image, cette équipe qui, en 2023-2024, s’est battue avec réussite pour ne pas descendre en Ligue B, il y a cette magnifique Arena, ce chaudron incroyable, nos soirées post-match très appréciées et surtout, notre fonds de dotation qui inscrit les Centurions au cœur de la vie des habitants du territoire. Ce fonds nous permet de venir en aide aux enfants malades, aux personnes en difficulté, contractuellement, chacun de nos joueurs doit deux demi-journées par semaine à ce fonds de dotation. Grâce à cette entité, les Centurions s’inscrivent dans la vie sociale et sociétale des Narbonnais.

Pour en revenir au sportif, pas d’objectif chiffré ?

Non. On veut jouer les play-offs, voilà, ça, c’est clair. Il le faut pour les bénévoles, nos supporters et cette Arena qui le week-end nous soutient. On est la troisième affluence de France derrière Tours et Poitiers, c’est extraordinaire. Alors maintenant, il faut valider cette réussite sur le parquet.

Il faut raccrocher les wagons parce que le train ne passera pas deux fois

Redevenir ambitieux sportivement, qu’est-ce que cela veut dire à moyen terme ?

Cela veut dire qu’il existe en France, quatre clubs qui se détachent des autres, Poitiers, Tourcoing, Tours et Montpellier, et que nous, on doit se positionner pas trop loin derrière. Il nous faut raccrocher les wagons, parce que le train ne passera pas deux fois. On a les bases fortes pour le faire. Maintenant, il faut y aller. Je ne dis pas que tout va se faire comme ça, là tout de suite. Il y a des clubs bien plus structurés que nous. On va y aller sereinement mais en restant bien focus sur nos objectifs.

La formation est aussi une bonne solution pour un club comme Narbonne…

Absolument. Plein de Narbonnais réussissent dans le volley et d’autres aussi venus d’ailleurs mais formés chez nous. Victor Socié renoue avec la Ligue A avec Ajaccio, Julien Faganas sort de deux saisons à Tours et part à Saint-Quentin en Ligue B, Alexandre Gabin est encore à Tours. Il y a une multitude d’exemples. Regardez nos jeunes M13 champions de France, champions d’Occitanie comme les M15, les M18…

Un effectif plus stable et majoritairement Français

Ne croyez-vous pas qu’un peu plus de stabilité dans le collectif professionnel permettrait aux Narbonnais de mieux s’identifier à cette équipe ?

Absolument. Voilà pourquoi, cette saison, nous avons signé des contrats de deux ans, de trois ans… Autre satisfaction, en 2025-2026, 60 % de l’effectif est Français, ce qui facilitera les échanges avec les supporters, les partenaires, les Narbonnais.