Les travaux se poursuivent jour et nuit alors que les organisateurs du Grand Prix d’Espagne 2026 à Madrid affichent une confiance inébranlable dans leur capacité à livrer le circuit à temps, malgré les oppositions locales.

Il y a un peu plus d’un mois, la construction du circuit de Formule 1 de Madrid, baptisé Madring, a débuté. Il était temps : le calendrier 2026, récemment officialisé, confirme que le Grand Prix d’Espagne se tiendra désormais sur ce nouveau tracé dans 15 mois. Le circuit combinera routes existantes et portions spécialement construites autour du parc des expositions IFEMA et du centre d’entraînement du Real Madrid, à Valdebebas.

Bien que le chantier vienne de débuter, une partie du circuit commence déjà à prendre forme, comme l’a constaté notre correspondant espagnol, casque de sécurité vissé sur la tête. Le morceau de bravoure du Madring sera La Monumental, un virage en banking pris à fond, bordé par ce qui deviendra une immense tribune.

Un énorme travail de terrassement est nécessaire pour façonner cette courbe. « À La Monumental, nous avons déjà creusé 3,5 des 6 mètres requis », explique un représentant de l’IFEMA, qui pilote les travaux en collaboration avec Circuito de Madrid. « Ce virage aura un banking de 24% sur une longueur de 540 mètres. Ce sera un sacré morceau », ajoute Luis García Abad, directeur général du projet Madring.

Le tracé du Madring.

Le tracé du Madring.

Environ 85 ouvriers sont actuellement mobilisés sur le site, un chiffre qui grimpera à 400 lorsque l’ensemble des zones seront en chantier actif. « Rien qu’en journée, nous déplaçons plus de 10 000 m² de terre, et nous atteindrons sans doute 12 000 voire 13 000. Au total, il faudra en déplacer 700 000 », précise le représentant de l’IFEMA.

« Chaque secteur a son propre groupe. Nous n’avons pas découpé le projet en phases mais en zones. Nous visions une fin de chantier à Valdebebas en septembre, et nous sommes désormais dans les temps pour finir en août. Nous avons donc un mois d’avance. »

Pas de polémique sur les limites de piste

Puisqu’il s’agit d’un tout nouveau circuit, les organisateurs assurent que le tracé imaginé par Dromo ne souffrira pas des problèmes récurrents liés aux limites de piste. Les débats interminables autour des dépassements de ligne blanche ? Très peu pour eux. « Ce circuit est pensé dès le départ pour bannir les controverses sur les limites de piste », promet Luis García Abad, ancien manager de Fernando Alonso. « Comme nous le construisons de zéro, nous ne sommes pas contraints de reprendre des solutions dépassées. »

Les travaux au niveau du virage 8.

Les travaux au niveau du virage 8.

Le pilote Williams Carlos Sainz est l’ambassadeur officiel de l’événement. Mais son rôle va au-delà des photos officielles et des campagnes promotionnelles : il a participé à la conception du tracé. Alors que les circuits urbains se multiplient au grand dam de nombreux fans et pilotes, les organisateurs madrilènes veulent s’assurer que leur circuit soit attrayant et exigeant.

Avec les contributions de Carlos Sainz et de la FIA, plusieurs virages ont déjà été ajustés, comme l’entrée du premier virage ou la corde du virage 5. « Le tracé global ne change pas, mais certains détails peuvent améliorer le spectacle », explique Luis García Abad. Il concède cependant que la simulation du circuit reste délicate, car les monoplaces vont évoluer en 2026 avec une toute nouvelle réglementation technique, encore imprécise.

« On ne peut pas se baser sur les voitures actuelles, car tout va changer en 2026 », ajoute-t-il. « Personne ne sait exactement à quoi elles ressembleront. Il sera peut-être possible de dépasser entre les virages 21 et 22. Tout le monde simule, mais avec prudence. Les équipes ont reçu toutes les données : rayons, largeurs, inclinaisons. Cela ne devrait pas poser problème. »

Et les riverains, dans tout ça ?

Le chantier doit impérativement être achevé avant le 30 mai 2026, date à laquelle la FIA entamera son processus d’homologation. Deux inspections officielles sont d’ailleurs prévues pendant les travaux. Mais il n’y a pas que la FIA ou la FOM à convaincre : le circuit naissant fait face à une forte contestation de certains habitants.

Le chantier de construction du Madring.

Le chantier de construction du Madring.

Le parti régional progressiste Mas Madrid a déposé un recours en justice contre le permis de construire du circuit, estimant que celui-ci a été validé trop rapidement, à l’aide d’une étude d’impact environnemental simplifiée. Selon eux, l’événement, prévu chaque année jusqu’en 2035, va perturber le quotidien du quartier pendant plusieurs mois par an. Des inquiétudes sur le bruit et les modalités de financement du projet persistent également. L’un des représentants est même allé jusqu’à comparer le projet au monorail de la série Les Simpson. Ce recours a toutefois été rejeté cette semaine par le tribunal supérieur de Madrid.

Les organisateurs affirment avoir compris qu’une bonne intégration urbaine était essentielle pour pérenniser l’événement. Ils assurent vouloir rendre le chantier aussi durable que possible. « Nous organisons des réunions mensuelles avec les habitants de Valdebebas et de Las Cárcavas. Les relations sont bonnes. Contrairement à ce qui a été dit, les rues ne seront pas bloquées cinq mois, uniquement pendant les jours du Grand Prix », rassure le directeur du circuit. « Nous envisageons même d’offrir des billets à tarif réduit aux riverains les plus impactés. »

Le Madring a encore un long chemin à parcourir, et il demeure tortueux. Mais pour l’instant, les travaux avancent à grande vitesse sur ce qui deviendra le dernier-né des circuits de Formule 1.

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