Louloue, vous connaissez ? Si vous êtes utilisateurs de meublés de tourisme, il y a de fortes chances que le nom vous dise quelque chose. La conciergerie gère aujourd’hui quelque 400 logements en France. Partout où elle est présente, elle apporte un peu d’Amboise, où a vécu, enfant, son créateur Frédéric Caliari. Un entrepreneur dans l’âme qui revient régulièrement sur les bords de Loire, où il a plusieurs biens en gestion, ainsi que quelques attaches solides.
« Il m’arrivait de dormir dans l’agence »
« Je viens une à deux fois par mois pour faire le point avec mes collaborateurs. Je croise toujours des connaissances. J’adore cette ville, c’est calme, très convivial. Même les clients semblent plus apaisés ici », confie ce patron de 41 ans, installé à Paris depuis de nombreuses années.
Pour Frédéric Caliari, le lien avec Amboise remonte aux années 1990. Et au Village d’enfants de Pocé-sur-Cisse plus exactement, où, jeune garçon, il a été placé avec sa grande sœur. « Après, nous sommes venus vivre dans une famille d’accueil à Amboise. Je suis allé au collège Choiseul, puis au lycée Vinci. J’ai joué au foot ici, au stade Georges-Boulogne. Un vrai billard », sourit l’ancien attaquant de l’AC Amboise.
Après des études à Tours, quelques détours et pas mal de « petits boulots », ce « fonceur » se lance dans la location de meublés de tourisme. « J’ai commencé en sous-louant mon appartement. J’ai appris sur le terrain, j’ai fait toutes les erreurs de débutant qu’il y avait à faire. » En 2014, il crée Louloue, à Paris. En 2019, il ouvre des bureaux à Poitiers, Tours et Amboise, où sa connaissance des lieux et sa force de travail lui permettent de se faire une place. « Les deux premières années, je faisais tout, j’enchaînais les ménages avec les rendez-vous clients… Il m’arrivait de dormir dans l’agence. Je baissais le rideau et je mettais un matelas au sol, c’était sommaire. J’ai dû perdre dix kilos à force de courir partout. Je n’avais plus de vie. »
« Les troglodytes et les love rooms sont très rentables »
Aujourd’hui, Louloue compte sept salariés, dont deux à Amboise. L’agence a fermé il y a quelques semaines mais la conciergerie gère environ 70 logements dans le secteur. « Ici, le marché du meublé de tourisme se porte bien. Les logements insolites ou d’exception qu’on y trouve, comme des troglodytes et des châteaux, correspondent aux envies des clients », explique Frédéric Caliari. « De plus en plus de gens réservent pour l’expérience même d’être dans un logement. Ils viennent chercher autre chose que le simple fait de dormir quelque part. C’est pour ça que les troglodytes ou encore la “love room” que l’on gère à Amboise sont très rentables. »
Signe de la bonne santé du marché des biens haut de gamme, Frédéric Caliari vient de créer une nouvelle conciergerie, Toktoc, spécialisée dans les biens d’exception. Tout cela en plus d’une structure de formation des jeunes entrepreneurs désireux de se lancer dans l’activité de conciergerie.
À Amboise, où plusieurs conciergeries se disputent un marché très concurrentiel, Frédéric Caliari compte sur son ancrage local pour tirer son épingle du jeu. Même si le développement des meublés touristiques et son impact sur l’offre de logements peuvent faire grincer quelques dents. « Il y a parfois des tensions avec des habitants. On a eu de la colle sur les boîtiers à clé devant nos logements. Mais, dans l’ensemble, ça se passe bien. »
Parfois, c’est avec les clients que les relations sont plus compliquées. Même quand ceux-ci sont célèbres… « Il y a quelques années, j’ai loué un appartement pour la chanteuse Aya Nakamura, en région parisienne. Disons que l’expérience n’a pas forcément été très bonne, sourit Frédéric Caliari. À Amboise, c’est plus calme. »