Une femme qui arrête de fumer grâce à la prise du médicament Champix.Depuis son retour, Champix est disponible en pharmacie uniquement sur commande, car les stocks restent limités en ce début de commercialisation. © Adobe Stock

Il avait disparu des rayons, laissant sur leur faim de nombreux fumeurs prêts à écraser définitivement leur dernière cigarette. Mais depuis le 16 juin 2025, Champix (ou varénicline) est de nouveau disponible sur prescription médicale. Et ce retour n’a rien d’un coup de com’ : il marque surtout la fin d’un long parcours de mise aux normes sanitaires.

Pourquoi le Champix avait été retiré du marché ?

Commercialisé depuis 2006, Champix est un médicament indiqué pour aider les fumeurs à arrêter. Il agit sur les récepteurs nicotiniques du cerveau, en réduisant les effets de manque et le plaisir procuré par la cigarette. Bref, une sorte de coupe-faim… pour fumeurs.

Mais en juillet 2021, tout bascule : Pfizer retire volontairement Champix du marché mondial après avoir détecté dans certains lots la présence de N-nitrosovarenicline, une nitrosamine. Ces composés sont classés comme cancérogènes probables pour l’humain selon le CIRC, Centre international de recherche sur le cancer.

Résultat, la distribution est suspendue, et les patients privés d’un traitement pourtant jugé efficace par la Haute Autorité de Santé (HAS).

Champix 2025 : nouvelle formule, nouvelles garanties

Après quatre ans de révisions, d’analyses et d’essais de production, le laboratoire Pfizer a corrigé le tir. Depuis le 16 juin 2025, Champix est à nouveau autorisé à la vente en France. La décision repose sur plusieurs évolutions majeures :

  • Le processus de fabrication a été totalement revu, pour éviter la formation de nitrosamines, conformément aux standards fixés par l’EMA (Agence européenne des médicaments).
  • Les excipients, ces fameux “ingrédients inactifs”, ont été changés pour garantir une stabilité chimique renforcée.
  • Le médicament respecte désormais les seuils de sécurité exigés au niveau européen pour les impuretés cancérogènes.

Ce retour n’est donc pas une réintroduction “à l’identique” mais bien une version retravaillée, validée, et jugée sûre par les autorités sanitaires.

Comment fonctionne Champix ? Un protocole de 12 semaines

Le principe actif, la varénicline, est un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques. En clair ? Il mime l’effet de la nicotine sans en apporter les méfaits, diminue le plaisir de fumer et atténue les symptômes de sevrage.

  • Jours 1 à 3 : 0,5 mg/jour
  • Jours 4 à 7 : 0,5 mg deux fois par jour
  • À partir du jour 8 : 1 mg deux fois par jour

La date d’arrêt du tabac doit être fixée entre le 8ᵉ et le 14ᵉ jour du traitement. Une seconde cure est envisageable pour les patients qui rechutent.

Efficacité : toujours au top ?

Champix reste l’un des médicaments les plus efficaces pour l’arrêt du tabac. Selon l’étude EAGLES publiée dans The Lancet en 2016, le taux d’abstinence à un an atteint :

  • 27,0 % avec Champix
  • Contre 9,4 % avec un placebo

La Haute Autorité de Santé (HAS) a d’ailleurs réaffirmé en mars 2025 que le médicament offre un « service médical rendu important » dans l’aide au sevrage tabagique.

Et les effets secondaires ?

Comme tout médicament, Champix n’est pas sans effets indésirables. Les plus fréquents sont :

Des alertes anciennes avaient évoqué des risques psychiatriques (anxiété, dépression), mais les dernières analyses menées par l’EMA n’ont pas confirmé de lien de causalité direct. En somme, des effets possibles, mais pas de danger majeur identifié dans les données actuelles.

Champix 2025 : quel prix et quel remboursement ?

Bonne nouvelle pour le porte-monnaie : Champix est remboursé à 65 % par la Sécurité sociale. Le prix varie selon les dosages :

  • Boîte de 56 comprimés à 1 mg : 54,98 €
  • Boîte de 28 comprimés à 1 mg : 27,70 €

Coût total pour une cure de 12 semaines : environ 165 €, dont 60 € de reste à charge. Un investissement… pour une vie sans tabac.

À SAVOIR

Depuis sa remise sur le marché, Champix (varénicline) est également soumis à un programme de pharmacovigilance renforcée. Ce suivi spécifique permet de détecter rapidement d’éventuels effets indésirables rares ou inattendus post-commercialisation. Tous les professionnels de santé sont invités à déclarer systématiquement tout effet suspect via le portail officiel signalement.social-sante.gouv.fr.

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