L’imbroglio diplomatique aura duré un peu moins d’un mois. Interdit de territoire étasunien, alors qu’il avait fait une demande de visa le 22 mai dernier, le député écologiste Pouria Amirhsahi a finalement été autorisé à s’y rendre. «Ce matin j’ai reçu un appel du consulat général des Etats-Unis pour me prier de bien vouloir venir chercher mon passeport», a confirmé l’élu dans un communiqué envoyé ce vendredi 20 juin.

Ce ne fut pas sans mal puisque l’élu a dû s’appuyer sur une intervention du ministère des Affaires étrangères, qui s’était auparavant «porté garant de ce déplacement» en adressant une note verbale à l’ambassade des Etats-Unis. Une affaire qui est même remontée au sommet de l’Etat puisque des échanges par SMS ont eu lieu entre Emmanuel Macron et l’élu parisien, selon l’entourage du député.

Malgré ce feu vert, aucune justification n’a été donnée pour expliquer ce refus initial de délivrer l’Esta. «Les raisons qu’on imagine à ce stade sont politiques», posait la patronne des députés écolos Cyrielle Chatelain lors de la conférence de presse jeudi. Membre de la Digue, un projet rassemblant des parlementaires français et européens souhaitant «contrer l’expansion du néofascisme dans de nombreuses démocraties libérales», le député se rendra aux Etats-Unis du 22 au 30 juin pour y rencontrer des parlementaires démocrates, des intellectuels et des activistes luttant contre la politique de Donald Trump aux Etats-Unis. «Depuis l’élection de Donald Trump, il y a une sorte de renversement d’alliance, avait alors souligné Amirshahi. Nous devons avoir une internationale des démocrates et des progressistes.»

Les déplacements dans le cadre de la Digue ne se limitent pas aux Etats-Unis. Ce week-end, la sénatrice Mélanie Vogel et l’eurodéputée Chloé Ridel se rendent à Budapest à l’occasion de la Pride, interdite par la police mais que le maire Gergely Karácsony, opposant au très droitier Viktor Orban, souhaite maintenir.