«Stop drive » les DS3 et C3 équipés d’airbags Takata. Ce rappel lancé mardi par Citroën intervient après l’explosion de l’airbag d’une C3 de 2014 ayant provoqué la mort d’une conductrice de 37 ans à Reims. Mais l’immobilisation immédiate de ces voitures n’est pas sans conséquence pour les propriétaires de ces voitures, comme en témoignent les lecteurs et lectrices de 20 Minutes.
Louisa a acheté une Citroën C3 d’occasion l’an passé « sans savoir qu’elle était concernée par la campagne de rappel » pour son airbag. Car jusqu’à présent, Citroën ne prônait, via une simple lettre, qu’un rappel en concession des véhicules pour remplacer les airbags des modèles fabriqués à partir de 2014. « Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013 », a précisé un porte-parole de Stellantis à l’AFP. Louisa a reçu « il y a quelques jours ce courrier alarmant m’indiquant qu’il faut agir au plus vite ». Problème : « Aucun créneau disponible en concession agréée. »
La conductrice « roule régulièrement sur autoroute sous une chaleur extrême dans la voiture, depuis je pars souvent au travail la boule au ventre en conduisant cette C3 ». Guillaume est propriétaire d’une Opel Meriva B « concernée par le rappel », il avoue « ne plus oser l’utiliser par crainte d’être blessé par l’explosion des airbags. C’est mon véhicule principal pour aller au travail, je ne sais plus comment faire pour pouvoir rouler l’esprit tranquille ». Un autre internaute de 20 Minutes nous indique avoir « retiré le fusible des airbags dans l’attente de [s] on rendez-vous en octobre pour le remplacement ».
« Si un accident survient sur le trajet du garage ? »
Alexandre s’interroge : « Comment emmener notre véhicule chez Citroën pour un échange standard si nous ne pouvons plus le conduire ? Si un accident survient sur ce trajet, Citroën va-t-il assumer ? » Même son de cloche chez Karoll, qui a acheté une C3 d’occasion il y a trois semaines, « dont la propriétaire n’avait pas changé l’adresse de sa carte grise » : « On nous demande de ne pas utiliser le véhicule mais pour aller au garage, vous pouvez rouler avec ! Donc si j’ai un accident le jour de mon rendez-vous, il se passe quoi ? »
Notre dossier sur les airbags Takata défectueux
Chloe, elle, attend « le mail ou le courrier pour avoir un code » pour son changement d’airbags. En allant sur le site de Citroën, elle apprend qu’il y a une « campagne à venir » pour sa voiture. Elle se demande donc : « Stop drive ou pas encore ? » C’est le cas aussi de Guillaume, notre propriétaire d’une Opel, de guetter « un courrier de la préfecture ».
Dix-huit décès en France dont 16 en Outre-mer
Pascale a opté pour la vente de sa C3 devant le danger qu’elle représentait mais témoigne de l’imbroglio autour de son véhicule. « Ma C3 de 2015 a fait l’objet d’un rappel afin de changer les airbags défectueux. Ce changement a été fait en novembre 2024. En avril 2024, je consulte le site dédié aux véhicules concernés et ma voiture n’en fait partie, s’étonne-t-elle. Je roule sereinement jusqu’en août lorsque je reçois un courrier recommandé m’interdisant de conduire ma voiture. J’ai demandé à avoir un véhicule de remplacement, ce qui a pris cinq jours après une dizaine d’appels téléphoniques. Je dépleure la lenteur d’informations exactes de Stellantis et vous laisse risquer votre vie. »
L’AFP indique que 441.000 voitures Citroën C3 et DS3 fabriquées jusqu’en 2019 sont concernées en Europe par le rappel « stop drive », dont 82.000 en France, en plus de celles qui avaient déjà été immobilisées. Le ministère des Transports a recensé au total 18 décès et 25 personnes blessées sur l’ensemble du territoire français, dont 16 décès et 24 personnes blessées dans les Outre-mer.