L’annonce d’Emmanuel Macron selon laquelle la France pourrait reconnaître un État palestinien dès juin prochain suscite des réactions tranchées, en Israël comme dans les Territoires palestiniens.
Le Hamas a salué ce jeudi une « étape importante », tandis qu’Israël a dénoncé une « récompense » pour le terrorisme. Le président français a évoqué ce scénario mercredi soir sur France 5, en lien avec une conférence aux Nations unies que la France coprésidera avec l’Arabie saoudite. Cette rencontre vise à « aller vers une reconnaissance réciproque » : celle de la Palestine par des pays occidentaux, et celle d’Israël par des pays arabes.
« Un coup de pouce au Hamas »
Pour Mahmoud Mardawi, responsable du Hamas, la position française représente une « étape importante » qui pourrait aider à faire pression pour la protection des droits des Palestiniens. La France « a la capacité d’orienter les solutions justes et de pousser à la fin de l’occupation ainsi qu’à l’accomplissement des aspirations du peuple palestinien » a-t-il déclaré à l’AFP.
À l’opposé, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a fustigé un « État fictif » et dénoncé une « récompense pour le terrorisme » et un « coup de pouce au Hamas ». Selon lui, « ce genre d’actions n’apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l’inverse : elles ne feront que les éloigner davantage ».
La classe politique française divisée sur la question
Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise applaudissent une évolution qu’ils estiment tardive mais nécessaire. À droite et à l’extrême droite, la reconnaissance est jugée prématurée, voire dangereuse. Le RN évoque un « État adossé au Hamas », tandis que le président du Sénat, Gérard Larcher, estime que « les conditions ne sont pas réunies ».
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Emmanuel Macron tente de faire bouger les lignes, en misant sur une « dynamique collective » avec Arabie saoudite, pays du Golfe et l’Europe. Il insiste sur la nécessité d’une reconnaissance réciproque, assortie de garanties sécuritaires et d’un désarmement du Hamas. Mais les Saoudiens conditionnent toute reconnaissance d’Israël à la création effective d’un État palestinien, et plusieurs grands pays européens restent sur la réserve. Aujourd’hui, près de 150 pays reconnaissent la Palestine. En 2024, l’Irlande, la Norvège, l’Espagne et la Slovénie ont franchi le pas.