Jean-Marie Koltès, né le 7 août 1943 au Maroc, a grandi en Lorraine. Il était l’un des deux frères du dramaturge Bernard-Marie Koltès, disparu en 1989.
Il s’est installé à Strasbourg en 1966, a commencé à chanter dans la rue avec son accordéon puis il s’est vraiment lancé avec Nicole Mouton en 1974.
Auteur, compositeur, interprète, comédien, peintre, sculpteur, il était un artiste touche-à-tout, se souvient l’ancien journaliste Albert Weber qui l’a très souvent interviewé pour les DNA. Et d’évoquer ses années parisiennes, à Montmartre, où il a croisé Georges Brassens, Léo Ferré, Bernard Dimey, Boris Vian, Mouloudji. Il avait déposé pas moins de 500 titres à la Sacem, chansons à textes poétiques et sensibles – la mélancolie n’était jamais loin.
Si Jean-Marie Koltès vivait du côté d’Avignon, cet ancien pilier de la troupe de la Choucrouterie avait gardé de nombreux amis dans la région où il a longtemps vécu, à Strasbourg, cour du Corbeau, ou dans sa maison familiale située près d’Abreschviller, en Moselle.
Certains se souviendront de la « Symphonie alsacienne », composée par Henri Muller, pour l’ouverture du festival Babel de Roger Siffer, en 1999. Pour cette « symfolie », le livret de Koltès racontait les cinq saisons, la cinquième étant Babel, l’utopie.
Jean-Baptiste Mersiol a accompagné en 2012 la sortie d’un double album, Anthologie 2012 et disait alors : « L’intelligence de Jean-Marie Koltès est éternellement moderne. Il faut le (re) découvrir car c’est un très grand artiste, dont la beauté des chansons ne doit pas disparaître. C’est aussi un très grand poète. » Dans ce disque figure une quinzaine de titres comme La ville , Mes paysages , Le grand écart , J’irai pas à la guerre. Il y a aussi des hommages d’amis, Nicole Mouton, Sarah Eddy, Cécile Solin, Pascal Vecca, Henri Muller, Simon Pomarat & Marcel Loeffler ou encore Jean-Baptiste Mersiol et Franck Bedez.
Jean-Marie Koltès, avant de monter sur scène à Sélestat en 2014, disait : « Malgré le poids des ans, il y a des choses qui n’ont pas changé, mon âme et mon cœur de poète sont toujours là. »