Ce vendredi matin, les forces de l’ordre sont une nouvelle fois sur le terrain dans le quartier des Moulins à Nice. À leurs côtés, le préfet des Alpes-Maritimes Laurent Hottiaux, le procureur de la République de Nice Damien Martinelli, et Frédéric Pizzini, directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN), sont venus constater les résultats d’une vaste opération menée en début de semaine.
Dans ce quartier miné depuis des années par le trafic de stupéfiants, Rachida, une habitante nous interpelle. Elle a besoin de parler, de vider son sac, parce qu’elle en a « ras-le-bol de ces petits merdeux ».
Elle s’est installée aux Moulins en 1982 et depuis, fait-elle remarquer, « ça ne cesse de se dégrader ». Elle n’a qu’une envie, c’est partir d’ici et au plus vite, car elle ne supporte plus « ces disputes, ces cris », la saleté, ces bâtiments dégradés et surtout, cette insécurité permanente.
Opération d’envergure et réseau démantelé
La présence policière dans ce quartier de l’ouest de Nice s’est encore accentuée. L’objectif est clair. « Occuper l’espace public, perturber durablement les points de deal et ceux qui les alimentent », résume le préfet Laurent Hottiaux.
Cette stratégie de pression constante s’accompagne d’enquêtes de fond menées par le Service local de la police judiciaire (SLPJ), sous l’autorité du parquet de Nice et s’inscrit dans le dispositif impulsé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en février et intitulé « Villes sécurité renforcée ».
Et les consommateurs ne sont pas oubliés: « Des contrôles sont menés quotidiennement aux abords des Moulins depuis plusieurs mois et ce, tous les jours », insiste le procureur Damien Martinelli.
Initiée le 4 janvier 2025, une enquête de longue haleine a débouché, le mardi 17 juin, sur une opération d’envergure. Près de 160 agents du DIPN 06, du RAID, des CRS 81 et de la SLPJ ont frappé simultanément dans plusieurs lieux du quartier des Moulins, ainsi que dans d’autres secteurs de Nice et des communes environnantes.
Au total, 16 personnes soupçonnées d’être impliquées dans un réseau opérant par vente sur site au 12 avenue de la Méditerranée, mais également par livraisons, ont été interpellées.
Douze ont été placées en garde à vue, dont un mineur et ont été déférées ce vendredi. Les chefs d’inculpation vont du trafic de stupéfiants à l’association de malfaiteurs, en passant par le blanchiment d’argent et la détention illégale d’armes.
Les perquisitions ont permis de découvrir et de saisir quelques centaines de grammes de résine cannabis et de cocaïne, du matériel de conditionnement, 114.000 euros en liquide, des éléments relatifs à un portefeuille de cryptomonnaie, ainsi que des tickets à gratter d’un montant de plusieurs milliers d’euros utilisés pour blanchir l’argent sale. Mais aussi des biens comme deux montres Rolex, une voiture, un scooter, deux motos et même un jet-ski.
Une baisse nette des violences
Depuis le début de l’année, ce sont 3.000 personnes qui ont été contrôlées, 50 ont été écrouées, 18kg de résine de cannabis et 8kg de cocaïne ont été saisis, ainsi que des sommes en espèces très importantes.
Le préfet salue une « action résolue, déterminée et permanente » de la police et de la gendarmerie, qui commence à produire des effets mesurables dans tout le département.
Rien que sur la ville de Nice, une baisse de 25% des violences aux personnes a été observée ces derniers mois.