Sur l’ancien site des usines Peugeot-Citroën de La Janais à Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), la façade du bâtiment 78 se présente comme un manifeste de la réindustrialisation bas carbone à la rennaise. En effet, l’imposante travée d’origine en béton vient s’allier à un mur à ossature bois de 10 m de haut pour supporter l’entrée du pôle d’excellence industrielle qui prend place sur 14 000 m2 du bâtiment (sur 25 000 m2 au total). Tout un symbole pour cet édifice qui abrite aujourd’hui des entreprises de l’industrie décarbonée (Sweetch Energy, ID4 mobility…) dont l’exploitation a été confiée par Rennes Métropole à la CCI Ille-et-Vilaine et à l’Eclozr, structure qui accompagne des PME et ETI.

Lors de l’inauguration, le 28 mai dernier, la maire de Rennes, Nathalie Appéré, a rappelé comment le scénario de la vente à la découpe du site de 100 ha avait été écarté dès 2015 à l’annonce de sa libération partielle par Stellantis : « La mobilisation des collectivités, avec l’appui de l’Etat, a permis le rachat de 52 ha dans un objectif de réindustrialisation durable orientée vers la logistique intermodale, les industries du futur, l’économie circulaire… »

Modularité

Dix ans plus tard, la promesse est tenue. Le bâtiment 78, qui fait partie des 8,5 ha acquis par la métropole en 2021, a ainsi subi une métamorphose frugale et néanmoins significative. Maître d’ouvrage délégué, l’aménageur Territoires a piloté cette première phase de réhabilitation en trois ans, confiée à l’agence rennaise A’dao pour un budget global de 15 M€ TTC (avec l’atelier Ker Anna pour l’aménagement des espaces extérieurs). « La structure primaire en poteau-poutre béton avec ses travées de 20 m par 20 m, a été conservée, tout comme la dalle béton et les chemins de câbles, décrit Philippe Cognard, architecte cogérant d’A’dao. Nous avons opté pour un principe de modularité, de boîte dans la boîte autonome en structure bois et isolant en ouate de cellulose. » Des espaces communs -une rue intérieure de 3 038 m², un patio de 400 m² éclairé par des sheds… – viennent créer du lien entre les différentes entités.

« Une seconde phase d’aménagement des 11 000 m restants va commencer pour un coût prévisionnel de 4,5 M€ TTC », annonce Sébastien Sauvaget, chef de projet chez Territoires. Il pourrait notamment accueillir des entreprises de la construction décarbonée à l’horizon 2026.