Le conflit israélo-palestinien n’en finit pas de s’inviter dans la politique locale. Ce vendredi 20 juin, la délibération portant sur une subvention de 100 000 euros à l’Unicef pour une « aide humanitaire d’urgence à la population civile de Gaza » a révélé les clivages et alliances potentielles à l’œuvre au sein de l’hémicycle. Le RN a voté pour ; la droite a choisi massivement de ne pas participer au vote ; les écologistes ont soutenu la délibération tout en prenant soin de se différencier de Benoît Payan.

« Dès le 7 octobre et le pogrom perpétré par le Hamas, la ville a apporté son soutien total à la population civile d’Israël et nous avons condamné avec la plus grande fermeté ces attaques inadmissibles, rappelle en préambule Benoît Payan, le maire (DVG). Depuis le 7 octobre, une guerre asymétrique s’est engagée sur le territoire de Gaza qui a conduit de nombreux pays, dont la France, à dénoncer les crimes perpétrés à Gaza. Que le Hamas soit éradiqué, c’est normal, mais s’en prendre à des civils, c’est au-delà de l’acceptable. C’est pour cela que j’ai souhaité cette aide exceptionnelle pour l’Unicef. »

« C’est notre humanité qui est convoquée, ce n’est ni de droite, ni de gauche »

Alors que les prises de position de Dominique de Villepin le 18 juin aux côtés de Benoît Payan ont déclenché les foudres de Renaud Muselier, suivies de celles de Martine Vassal, le maire a tenté d’appeler les uns aux autres à ne pas faire de « récupération à des fins politiques », arguant : « C’est notre humanité qui est convoquée, ce n’est ni de droite, ni de gauche. Nous n’avons pas le droit d’importer ici ce conflit. » Un vœu pieux. Dans la droite ligne des déclarations du président du Conseil régional (Renaissance) et de la présidente de la Métropole et du Conseil départemental (DVD), les élus des groupes Une volonté pour Marseille et Ensemble pour les Marseillais se sont prudemment abstenus, à l’exception de Atia Hayat, Lionel Royer Perrault, Aurore Bruna, Emmanuelle Charafe, Anne-Marie d’Estienne d’Orves et Jean-Yves Sayag qui ont voté pour.