À Berlin, dans le quartier de Prenzlauer Berg, un appartement mansardé rénové dans le style Japandi par Christopher Sitzler.

Puriste mais confortable : telle était la mission. Basti Fischer avait de nombreuses références japonaises en tête lorsqu’il a fait appel à l’architecte Christopher Sitzler pour transformer son appartement mansardé de 75 mètres carrés. La structure du toit, datant des années 1990, était divisée en petites pièces, chacune équipée d’un papier peint ingrain et d’un sol stratifié. Un point lumineux subsistait : la longue baie vitrée qui longeait un côté du plan trapézoïdal. Pour mieux la mettre en valeur, certains murs ont été abattus – le propriétaire, originaire de Haute-Bavière, n’avait de toute façon pas besoin d’espaces cloisonnés. Depuis la rénovation complète, un vaste espace réunissant salon, cuisine et salle à manger occupe désormais le côté lumineux de l’appartement.

Au plafond plaqué acajou ne flotte pas un poisson-globe, mais le luminaire Taraxacum de Flos, une création des années 1970 signée Achille et Piergiacomo Castiglioni. La table à manger, quant à elle, a été dénichée par le propriétaire sur un marché vintage à Paris ; les chaises proviennent de chez Frama.

FRANZ GRUENEWALDUn concept d’espace ouvert et chaleureux

Difficile de ne pas remarquer le revêtement en bois au plafond, qui apporte non seulement de la chaleur, mais joue aussi le rôle de fil conducteur en assurant la cohésion de l’intérieur. L’idée est venue à l’architecte en observant le débord de toiture : « Faisons entrer le bois à l’intérieur », a-t-il proposé, ce qui a donné lieu à une vaste recherche sur les matériaux. Le bois offrait plus de caractère qu’un plafond blanc ; restait à choisir l’essence. Les réflexions allaient du chêne rustique au cerisier. Après d’innombrables échantillons, Sitzler et son client ont découvert un fabricant de panneaux de placage grand format. Leur choix s’est finalement porté sur l’acajou, un bois sombre et chaleureux qui évoque les sixties. Associé à un sol en fonte beige, posé sur l’ensemble de la surface habitable, il crée une esthétique apaisante qui rappelle les intérieurs japonais.

À l’extrémité pointue de la pièce, là où se trouvait autrefois la salle de bains, se dresse désormais une cuisine en acier inoxydable. Les rangements et les appareils sont intégrés dans un long bloc mat et brillant ; le mur derrière, quant à lui, reste net et sans artifice. Juste à côté, un grand tableau en bois suggère discrètement que la personne qui vit ici aime recevoir. Et puisque la musique accompagne toujours un bon dîner, un designer sonore a conçu un système sur mesure dont les enceintes diffusent volontiers les grands classiques de Fleetwood Mac.

Une salle de bains ouverte pour gagner de la place

La chambre reste séparée du reste de l’appartement. La salle de bains ouverte constitue une particularité – une spécialité de Christopher Sitzler, qui apprécie lui aussi la vue dégagée depuis la baignoire dans son propre logement. Réunir plusieurs fonctions dans une seule pièce n’a pas seulement un effet spectaculaire, estime-t-il : les salles de bains ouvertes sont, selon lui, particulièrement adaptées aux petits appartements, car elles permettent de gagner de la place. Une petite estrade, carrelée dans la teinte du sol en fonte, sépare discrètement la salle de bains du reste de la pièce. La porte peut en revanche être fermée dans la petite salle de bains d’invités, qui attire également l’œil avec ses carreaux de céramique brillants au look des années 1970. Ce qui manque encore, c’est un sauna, pour lequel un petit espace est déjà prévu derrière la bibliothèque. Ici aussi, la grande baie vitrée ouvre la vue sur les toits de Berlin.