Avec Transhumances, l’entrepreneure et écrivaine Bilguissa Diallo livre un roman dense dans lequel l’intime, le politique, l’exil et l’histoire entrent en collision. Le pitch : cinq Guinéens pleins d’espoirs promis à un bel avenir se rendent à une manifestation contre l’autocrate Moussa Dadis Camara qui s’est maintenu avec férocité à la tête du pays après son coup d’Etat de 2008. Las de ces abus de pouvoir, la jeunesse révoltée et idéaliste soutenue par les partis d’opposition se retrouve dans la rue pour manifester en faveur de la démocratie. Le 28 septembre 2009, la foule se dirige vers le stade à Conakry. Cette révolte va être réprimée par des militaires sanguinaires qui vont se concurrencer dans les pires des atrocités. Employé d’une ONG qui lutte pour les droits humains, Adama Sow incarne – dans la pureté de son combat – l’âme de la protestation, perçue comme un mal nécessaire pour que le pays puisse enfin aller de l’avant. En un battement de cils le train de ses illusions déraille. Sous le chant des rafales, leur ami Sadou s’effondre mort dans une flaque de sang.