Imaginez un corps de ferme, tout ce qu’il y a de plus classique en Bretagne. Entrez et levez la tête. Posé sur des poutres en acier brut, aux côtés des poutres en bois d’origine, l’étage de la demeure semble flotter, laissant descendre sur vous une lumière venue du toit.
C’est en 2019 que Mireille et Thierry rachètent cette ancienne ferme alors qu’ils résident en région parisienne. Ils y ont depuis élu domicile. « Elle était trouée de partout, se remémore Mireille. Le plancher était… authentique », ajoute-t-elle en souriant. « J’ai été frappé par le côté sombre de la pièce principale, l’odeur d’humidité. J’ai tout de suite compris qu’on allait s’engager dans quelque chose d’important », rembobine Thierry. Mais le chantier était « un peu gros pour nous ». D’où l’appel à un architecte, Matthieu Douane, établi à Tréguier avec son atelier Original ! Architectes. C’est lui qui a incité le couple à une première décision forte : « curer la maison » et creuser sur 40 cm, pour « vérifier l’état général ». Désireux de conserver des matériaux bruts, le couple accepte d’y mêler d’autres plus contemporains. Une fois la maison « dépouillée », il était temps de penser à y faire venir la lumière.
La cuisine, surmontée par la salle de bains. (Le Télégramme/Jérôme Bouin)« Belvédère » sous la charpente
« Il y avait une proposition d’ouvrir un mur. Un beau mur. Ça ne m’inspirait pas trop », reconnaît Matthieu Douane. Les façades sont belles. La couverture était à refaire, c’était l’élément le plus malléable. Comment allait-on faire venir la lumière en bas ? » La réponse a été d’écarter les pièces de l’étage des murs extérieurs, permettant aux verrières du toit d’éclairer jusqu’en bas. Un nouvel escalier en acier et chêne dessert, au premier, un salon entouré de verrières en acier, bois et verre. À l’étage supérieur s’ouvre un « belvédère flottant dans la charpente ». Spectaculaire.
« Il nous a un peu bousculés dans nos conceptions de ce qu’était une rénovation », explique Thierry. Cette idée d’écarter les pièces des murs ? « On a dit waouh !!! », se souvient Mireille. L’architecte a pris soin de conserver un maximum de murs en pierre, rejointoyé ou parés d’un enduit chaux-chanvre. Un chantier mené avec des artisans du Trégor, achevé au printemps 2023 et ouvert, exceptionnellement, à la visite dimanche 29 juin.
Pratique
Les Journées d’architecture à vivre : 150 maisons ou appartements à visiter en France dont six entre Perros-Guirec et Paimpol les 21, 22, 28 et 29 juin. À Pleudaniel, visite uniquement dimanche 29 juin, l’après-midi. Inscription obligatoire sur le site journeesavivre.fr. Tarif : 2 €.