Malgré un net apaisement dans les rues de Los Angeles, la Maison-Blanche refuse de baisser la garde. Alors que la mégapole californienne n’a connu aucun débordement majeur depuis une semaine, le vice-président américain J.D. Vance a justifié vendredi le maintien de milliers de militaires dans la ville, évoquant un climat « toujours instable » et des risques de récidive.

« Malheureusement, les soldats et les Marines restent toujours nécessaires dans le contexte actuel, car on craint que la situation ne dégénère à nouveau », a-t-il déclaré lors d’une visite du centre de commandement militaire installé dans la cité californienne. Il a salué la décision rendue la veille par une cour d’appel fédérale, qui valide le déploiement de la Garde nationale sans l’aval du gouverneur. Pour le vice-président, cela démontre que l’intervention ordonnée par Donald Trump était « tout à fait légitime et appropriée ».

De nouveaux déploiements possibles

Le président des Etats-Unis avait réquisitionné, début juin, 4.000 soldats de la Garde nationale de Californie et 700 Marines pour faire face à des manifestations provoquées par une vague d’interpellations ciblant des immigrés en situation irrégulière. Si la plupart des rassemblements étaient pacifiques, certains avaient donné lieu à des affrontements localisés avec les forces de l’ordre. Depuis, le calme est revenu, mais les arrestations se poursuivent.

J.D. Vance n’a pas exclu de nouveaux déploiements : « Donald Trump le refera si nécessaire », a-t-il averti, alors que l’administration a lancé des opérations similaires dans d’autres grandes métropoles démocrates comme Chicago et New York. Le président entend faire de la lutte contre l’immigration clandestine un pilier de son second mandat, avec l’objectif affiché d’expulser des millions de personnes.

Les démocrates accusés de faciliter les violences

A Los Angeles, les militaires protègent notamment les bâtiments fédéraux et les agents de la police migratoire (ICE). Mais l’opération suscite de vives critiques de la part des autorités locales. La maire Karen Bass et le gouverneur Gavin Newsom dénoncent une « mesure extrême et injustifiée » qui « fabrique une crise » artificielle à des fins politiques. Tous deux estiment que les effectifs de police municipaux sont suffisants.

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Face à ces accusations, J.D. Vance a accusé les élus démocrates de « faciliter la violence et les émeutes » par leur politique migratoire permissive. Il reproche à Los Angeles et à l’Etat de Californie leur statut de « sanctuaire », où la coopération entre les polices locales et les forces fédérales de l’immigration est fortement restreinte par la loi. « En traitant la ville comme une ville sanctuaire, Gavin Newsom et Karen Bass ont en quelque sorte déclaré la chasse aux forces de l’ordre fédérales ouverte », a-t-il lancé.