On peut voir ses œuvres un peu partout dans Grenoble. Quand il a réalisé la dernière, il a accepté qu’on l’accompagne.

Otist, street artiste grenoblois : « Mon clin d’œil pour dire qu’à Grenoble, il n’y a pas que du négatif ».

Otist est un artiste de street art originaire de la région grenobloise, passionné par sa ville. Quand il a vu la dernière réalisation de Banksy, il a souhaité lui rendre hommage. Il a reproduit son pochoir sur un des murs de l’ancien couvent Sainte-Catherine, au Minimistan, en remplaçant le phare par la tour Perret, symbole de Grenoble. Et comme pour revendiquer une ville différente de celle décrite par les médias qui ne parlent que de faits-divers, il y a inscrit : « Vois en Grenoble ce qu’ils ne voient pas ».

© Caroline Thermoz-Liaudy – La reprise adaptée de la dernière peinture de Bansky, revue par Otist.

Il dit comme ça son attachement à la ville. « Grenoble, ce n’est pas que ce qu’on voit dans les médias. C’est une ville entourée de montagnes, en 10 minutes on peut être en pleine nature. C’est une ville culturelle, avec beaucoup d’associations. C’est une ville cosmopolite et agréable à vivre, où, comme dans n’importe quelle grande ville, il se passe des choses malheureuses. C’est mon clin d’œil pour dire qu’à Grenoble, il n’y a pas que du négatif. »

Dénoncer et changer les regards

Forcément anonyme, Otist a déjà recouvert plusieurs murs de la ville de Grenoble, avec des messages engagés et politiques, souvent avec humour…Mais pas toujours. Il a commencé il y a une dizaine d’années.

« J’en ai fait plus jeune. J’ai arrêté pour faire d’autres choses, notamment du sport, mais j’ai grandi là-dedans : ma mère a fait les beaux-arts, et mois je fais de la peinture à l’huile depuis que je suis tout petit. Mais c’est Grenoble qui m’a donné envie de peindre sur les murs sûrement avec le Street Art Festival. Le choix du pochoir, c’est que ça permet de faire passer des messages, et de le faire assez rapidement. »

© Caroline Thermoz-Liaudy – L’un des murs du Minimistan recouvert de milliers de collages.

Otist se rappelle d’un tournant pendant la crise des gilets jaunes, alors qu’il s’apprêtait à devenir père. « J’avais envie de faire quelque chose pour que le monde aille mieux. Moi, mon savoir-faire, c’était la peinture, pour dénoncer ce qui n’allait pas ».

Alors Otist anime des ateliers dans les écoles, ou encore dans des hôpitaux psychiatriques… Et sa récompense, ce sont les réactions, bonnes ou mauvaises. « Quand je vois des gens s’arrêter dans la rue et discuter devant mes créations, j’ai gagné. »

Puff Festival : le nouveau festival de street art au Minimistan

Au-delà de ses propres créations, Otist a implanté il y a un an le festival Puff (Paste Up Festival France) à Grenoble, toujours sur les murs du Minimistan, avec d’autres artistes ou passionnés de street art : Charline, Lilo, Emilie et Antoine.

« C’est un évènement dédié au collage. Or, à Grenoble il y en avait peu, on a donc monté une association pour le mettre en avant. Après un appel pour nous envoyer des œuvres sur les réseaux sociaux, on a réceptionné environ un millier d’œuvres de 350 artistes, qu’on a collées sur les murs. Certaines créations viennent du Canada, de Hong-Kong, de Cisjordanie, et de partout en Europe. »

Peintures, impressions, œuvres grandes ou petites, d’un seul tenant ou en plusieurs parties… Chaque contributeur était libre. « Puis pendant trois jours au mois d’octobre, on a réalisé le collage. On a été aidés par des enfants, et des grand-mères qui venaient contribuer au côté d’artistes inconnus et d’artistes de renommée internationale ».

Une deuxième édition devrait avoir lieu à l’automne, avec une consigne restrictive cette fois : le nouveau mur ne sera recouvert que de collages en noir et blanc.

Une journée spéciale stickers le 28 juin

© Caroline Thermoz-Liaudy – Lors de la deuxième édition du PUFF en octobre, un nouveau mur sera recouvert de collages noirs et blancs.

Le 28 juin 2025, Otist et l’ensemble des organisateurs du Puff, organiseront une journée dédiée à la fabrication de stickers au Minimistan. L’occasion de s’initier aux techniques de réalisation et de collage dans un atelier. L’évènement accueillera aussi du body-painting avec un artiste qui peindra un modèle pour le confondre avec le mur du Puff. A voir aussi des démonstrations de hip-hop.