À la veille de l’ouverture de nombreux lieux de baignade en Alsace et, au-delà, dans le Grand Est, l’Agence régionale de santé (ARS) a arrosé les rédactions de communiqués valorisant son travail sur la qualité des eaux de baignade. L’ARS publie en effet un classement des lieux réglementés, établi en fonction des résultats de prélèvement d’eau effectués sur les dernières années. Il en ressort une liste de 73 lieux de baignade naturelle surveillés, et non réservés à l’usage exclusif de la clientèle d’établissements de tourisme, à l’échelle de la région Grand Est. L’agence souligne que sur ces 73 sites, 61 sont classés en excellente qualité, 6 en bonne qualité (c’est moins bien) et trois en qualité insuffisante (c’est beaucoup moins bien).

À l’échelle de l’Alsace, on compte 16 sites (*) : 14 dans le Bas-Rhin et 2 dans le Haut-Rhin. Au classement de 2024, 12 sur 14 dans le Bas-Rhin étaient classés en « excellente qualité », le meilleur profil qui soit. Les deux sites haut-rhinois ont eux aussi des eaux « d’excellente qualité ». Un ton en dessous, apparaît la baignade Unterrieth à Gerstheim, dans le Bas-Rhin, avec ses eaux de « bonne qualité » seulement. Mais la lanterne rouge, et de loin, semble être le plan d’eau de Reichstett, dont la « qualité insuffisante » est surlignée en rouge, et ce pour les années 2023 et 2024. Un coup dur, à la veille de l’ouverture au public, ce samedi. Le plan d’eau de Reichstett était en effet soumis aux débordements de la rivière voisine, la Souffel, qui polluait régulièrement le site. L’an dernier, des analyses ont révélé, ponctuellement, un taux trop important d’entérocoques, obligeant le maire à fermer la baignade pendant deux jours.

Des buses pour régénérer l’eau

Alors, explique le premier édile, Georges Schuler, la commune a pris les choses en main, en finançant cette année d’importants travaux, à hauteur de 300 000 €. La plage a été rehaussée, 10 000 tonnes de sable blanc y ont été apportées. Et des buses à oxygène ont été installées pour régénérer l’eau. Tout ça sur les recommandations d’un bureau d’études – le même qui avait œuvré pour rendre la Seine baignable à Paris lors des JO. « Ces cinq buses, c’est un peu le même système que dans les aquariums, explique Georges Schuler. Elles sont installées tout le long de la ligne d’eau, à huit mètres de profondeur et elles vont brasser l’eau et la remonter. »

Un gros investissement qui doit faire mentir les résultats de 2023 et 2024 relayés ce vendredi par l’ARS. L’espoir, donc, d’atteindre la « bonne » ou « excellente » qualité des eaux de baignade pour 2025. Les quelque 2 000 à 3 000 baigneurs attendus sur la plage ce week-end en seront ravis.

(*) Bas-Rhin : étang de la Chapelle à Beinheim ; baignade municipale à Benfeld ; baignade municipale de la Ballastière à Bischheim ; baignade municipale de la Hardt à Brumath ; camping le lac d’Erstein ; zone de loisirs de Gambsheim ; baignade Unterrieth de Gerstheim ; baignade municipale Husacker de Huttenheim ; lac Achard et Baggersee à Illkirch-Graffenstaden ; baignade municipale « les Mouettes » à Lauterbourg ; baignade municipale Neubiltz à Reichstett ; camping plage Staedly à Roeschwoog ; centre de plein air du Salmengrund à Seltz ; baignade municipale de Wittisheim. Haut-Rhin : base nautique de Colmar-Houssen ; plan d’eau de Reiningue.