Quelques jours après la victoire de Max Verstappen au Grand Prix du Japon, devant les McLaren de Lando Norris et d’Oscar Piastri, va-t-on repartir vers un nouvel épisode de la saga des ailerons flexibles ? C’est en tout cas ce que l’émergence de nouvelles images de l’aileron arrière de la MCL39 pourrait laisser penser.
Une vidéo en particulier a circulé sur les réseaux sociaux – étant même partagée par Jos Verstappen – comparant les caméras embarquées tournées vers l’aileron arrière de la Red Bull et des deux McLaren à Suzuka. Dans celle-ci, il est possible de discerner à l’œil nu que la déformation de l’aileron des monoplaces papaye est plus importante que pour celui de la RB21.
Toutefois, il faut rappeler que McLaren a passé avec succès tous les tests de conformité sur cette pièce, à la fois ceux de Melbourne – qui avaient déjà été renforcés par rapport à la saison 2024 – mais également ceux de Shanghai et de Suzuka, eux-mêmes durcis après l’Australie. L’écurie de Woking parvient donc à satisfaire aux tests statiques effectués par la FIA dans les stands tout en offrant une plus grande flexibilité en conditions de piste, une fois que la charge aérodynamique entre en jeu.
Verstappen : « Certains lisent peut-être le règlement différemment »
Max Verstappen devant les deux McLaren à Suzuka.
Photo de: Clive Mason/Getty Images
Verstappen n’a pas caché avoir vu ces images également, mais s’est montré plutôt mesuré face aux médias au moment d’être interrogé sur le sujet : « Je ne fais pas les règles. Et je ne suis pas non plus celui qui les applique. Donc, vous savez, ce que je vois, c’est probablement ce que beaucoup de gens voient, mais c’est tout. »
Poussé plus loin sur la question de savoir si la Formule 1 offre actuellement des conditions justes et équitables en matière d’ailerons flexibles, le Néerlandais a poursuivi : « Si c’est autorisé, alors oui, n’est-ce pas ? Je veux dire que tout le monde repousse toujours les limites, et c’est à la FIA de décider ce qui est autorisé. »
Jusqu’à preuve du contraire, la McLaren est légale et la question qui se pose est donc de savoir si Red Bull a véritablement réussi à maximiser la flexibilité de ses propres pièces. Pour Verstappen, son écurie n’a pas forcément raté le coche : « Je ne suis pas déçu. Tout le monde essaie de faire de son mieux et peut-être que certains lisent le règlement un peu différemment. Je ne sais pas. »
Aucune plainte devant la FIA
En tout cas, alors que le sujet devait être éradiqué par le durcissement des mesures prises par la FIA, qui entreront en vigueur en Espagne du côté des ailerons avant, il revient donc encore une fois hanter le paddock. Pourtant, comme souvent dans ce feuilleton et comme la FIA l’a confirmé à Motorsport.com à Sakhir, aucune plainte officielle n’a été déposée par aucune écurie, même si l’instance est évidemment au courant de cette vidéo et s’est déjà penchée dessus.
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Au bout du compte, reste à savoir ce que l’instance peut faire si elle estime que les règles ne sont pas suffisamment strictes. Une première idée pourrait être de durcir encore les tests statiques.
En Chine, le responsable monoplace de la FIA, Nikolas Tombazis, a expliqué à une sélection de médias, dont Motorsport.com : « Nous pourrions encore réduire la [tolérance] si nécessaire, et nous pourrions aussi commencer à examiner plus en détail le mécanisme du DRS et essayer de contrôler exactement comment ils le configurent. Pour l’instant, je pense que tout va bien, mais je ne veux pas que cela soit interprété comme un excès de confiance. »
Les caméras, prochaine arme pour la FIA ?
Nikolas Tombazis, responsable monoplace à la FIA.
Photo de: Andy Hone / Motorsport Images
Toutefois, serait-il possible d’aller encore plus loin et d’utiliser d’éventuelles images de caméras embarquées ? Actuellement, la FIA exige que les écuries les montent sur les monoplaces afin de récolter des données sur la flexibilité pendant les essais libres uniquement. En théorie, elle pourrait étendre cette obligation aux séances compétitives voire les utiliser comme preuve.
Toutefois, c’est la quantité de travail que cela représente qui apparaît pour le moment être un frein pour les instances, comme l’a expliqué Tombazis : « Les caméras sont très précises. Nous avons parfois envisagé de nous contenter de caméras et de déformations maximales, mais cela ouvrirait un chapitre assez important et lourd si nous le faisions. Nous aurions besoin d’analyser toutes les caméras assez rapidement pour toutes les voitures, puis de faire tout le traitement du signal et ainsi de suite. »
« Nous avons estimé que cela ajoutait un niveau de complication supplémentaire. Cela représenterait beaucoup de travail pour tout le monde, et nous n’avons pas 50 personnes pour s’en occuper. Cela dit, la possibilité d’avoir des caméras à l’avenir est une option, nous ne l’excluons pas. Ce n’est pas une mauvaise idée, mais cela représente beaucoup de travail. Si nous constatons que nous ne sommes plus en mesure de contrôler les tests, nous le ferons peut-être à l’avenir. »
Avec Ronald Vording
Interview exclusive :
Dans cet article
Fabien Gaillard
Formule 1
Max Verstappen
Red Bull
McLaren
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