Samedi dernier, avec sa victoire face à Castres (52-23), le RCT a vaincu un de ses démons : celui qui le voyait, depuis 2017, inlassablement échouer à se hisser dans le dernier carré du Top 14, si ce n’est en barrages. La fin d’une traversée du désert, mais certainement pas une fin en soi.

« Si t’es content d’être là, tu vas repartir sans rien. Pour gagner ces matches, ce sont plein de détails, plein d’envie », prévient Pierre Mignoni, conscient que son groupe a parcouru du chemin depuis le barrage perdu face à la Rochelle : « La différence, c’est qu’on a joué. Dans la préparation, on essaye de progresser, car quand tu perds, il faut comprendre pourquoi. »

« Je ne sais pas si on a franchi un cap, mais depuis que Pierre est arrivé, on progresse en tant qu’équipe », complète Matthias Halagahu.

« Je crains l’UBB, mais je nous crains nous-mêmes »

Alors, si le RCT ne veut pas être « le club qui reste bloqué en demi-finale », tel que l’exprime son capitaine David Ribbans, il faudra croquer un gros morceau : le champion d’Europe en titre, l’Union Bordeaux-Bègles. Il l’a déjà fait il y a trois semaines, à Mayol, face à des Girondins remaniés, une semaine après leur titre européen. Mais ce samedi, malgré l’absence de Louis Bielle-Biarrey, le club varois ne part pas favori. « L’UBB a gagné un titre mérité, mais je regarde aussi les trois dernières années. Je fais souvent référence à ça auprès de mon groupe, qui a besoin de jouer ce genre de matches, comme le quart face à Toulouse ou le barrage l’année dernière. Ça crée de l’expérience commune. Et je pense qu’ils sont en avance sur nous là-dessus », analyse l’entraîneur toulonnais, qui sait que la qualification passera par l’engagement et la solidité : « Sur ce genre de matches, c’est essentiellement ça. On parle beaucoup d’attaque, c’est important, mais si tu ne prends pas de points, c’est plus facile de battre cette équipe qui a une charnière qui excelle dans ce jeu de turnover, de domination, dans la folie aussi. Il faut leur donner très peu d’opportunités. Ça va être au-delà de l’UBB, que je respecte et crains beaucoup, je nous crains nous-mêmes. Il faut qu’on soit comme la semaine dernière mais « plus plus » (sic). »

Mais surtout, les Toulonnais, d’autant plus les enfants du cru comme Halagahu, devront s’affranchir du passé pour écrire leur propre histoire : « On en a parlé avec les jeunes. On a la chance de participer assez tôt dans notre carrière à des matches comme celui-ci. On est très fiers, mais il faudra jouer comme on sait le faire. »

« C’est un héritage qui peut être lourd. Les joueurs en sont fiers, mais il faut trouver son propre chemin, sa propre histoire, et c’est ce qu’on est en train de faire, même si on est encore loin de ce qui a pu être fait », appuie Pierre Mignoni. Pour ne plus parler de l’âge d’or du RCT au passé.

UBB – RC Toulon

Demi-finale Top 14

21h05, Groupama Stadium, Lyon

Arbitre : M. Cayre

UBB : Buros ; Penaud, Depoortere, Moefana, Uberti ; Jalibert, Lucu (c) ; Samu, Bochaton, Gazzotti ; Cazeaux, Petti ; Tameifuna, Lamothe, Poirot.

RCT : Jaminet ; Tuicuvu, Fainga’anuku, Sinzelle, Wainiqolo ; Garbisi, Serin ; Isa, Abadie, Ludlam ; Ribbans (c), Halagahu ; Sinckler, Baubigny, Gros.