LE POINT SUR LA SITUATION – L’objectif principal est de rétablir le travail des missions diplomatiques après des années de querelles, d’allégations mutuelles d’intimidation et de gel des biens diplomatiques qui ont compliqué les relations entre les deux puissances nucléaires.

Les délégations américaine et russe sont arrivées ce jeudi à Istanbul pour des discussions sur la normalisation du travail de leurs missions diplomatiques. Des attaques russes ont blessé 13 personnes dans la nuit de ce mercredi à jeudi en Ukraine, dans Kiev et dans la région méridionale de Mykolaïv. Pékin dénonce des «propos irresponsables» tenus par Volodymyr Zelensky au sujet des soldats chinois capturés par Kiev. Le Figaro fait le point sur la situation.

Les délégations américaine et russe à Istanbul pour des discussions sur les missions diplomatiques

Les délégations américaine et russe sont arrivées ce jeudi à Istanbul pour des discussions sur la normalisation du travail de leurs missions diplomatiques après que la guerre en Ukraine a déclenché la plus grande confrontation entre Moscou et l’Occident depuis la guerre froide. Des images de Reuters ont montré plusieurs voitures entrant dans le bâtiment du consulat russe dans le centre d’Istanbul. Les discussions seront menées par le nouvel ambassadeur de Russie à Washington, Alexander Darchiev, et par la secrétaire d’État adjointe Sonata Coulter, a indiqué le ministère russe des affaires étrangères.

Selon Moscou et Washington, l’objectif principal est de rétablir le travail des missions diplomatiques après des années de querelles, d’allégations mutuelles d’intimidation et de gel des biens diplomatiques qui ont compliqué les relations entre les deux puissances nucléaires. La propriété diplomatique est l’un des problèmes qui se posent. Washington a soumis six propriétés russes à des restrictions, notamment le domaine de Killenworth à Long Island, la «datcha» de Pioneer Point dans le Maryland, les consulats russes de San Francisco et de Seattle et les missions commerciales de Washington et de New York.

Les pays «volontaires» se retrouvent à l’Otan et cherchent un plan pour l’Ukraine

Les pays de la «coalition des volontaires», alliés de Kiev se sont retrouvés jeudi à Bruxelles pour tenter de définir comment garantir la sécurité de l’Ukraine, mais beaucoup de questions restent ouvertes. Il s’agit de la première réunion de cette coalition lancée par Londres et Paris à l’échelle des ministres de la Défense.

L’idée pour cette trentaine de pays est de définir les contours d’une «force de réassurance» destinée à empêcher toute nouvelle attaque de la Russie après la signature d’un cessez-le-feu. Mais Français et britanniques ont aussi insisté sur l’importance des forces armées ukrainiennes dans la dissuasion vis-à-vis de la Russie.

«La première des garanties de sécurité, c’est évidemment le soutien à l’armée ukrainienne, c’est-à-dire refuser la démilitarisation de l’Ukraine, comme la Russie le demande», a souligné devant la presse le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu, à l’instar de son collègue britannique John Healey. Il n’est pas question d’«une force de maintien de la paix, qui séparera les deux parties en conflit le long de la ligne de front», a-t-il souligné de son côté à l’issue de la réunion.

Combattants chinois en Ukraine: Pékin dénonce les «propos irresponsables» de Zelensky

La Chine a dénoncé jeudi les «propos irresponsables» du président ukrainien Volodymyr Zelensky après que ce dernier a affirmé que Pékin savait que des ressortissants étaient recrutés par la Russie pour combattre à ses côtés en Ukraine. Interrogé sur ces déclarations, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a répondu que Pékin «a toujours exigé que ses ressortissants restent à l’écart des zones de conflit armé», ajoutant que «nous conseillons aux parties concernées de ne pas tenir de propos irresponsables». «Le gouvernement chinois a toujours exigé de ses citoyens qu’ils restent à l’écart des zones de conflit» et «tout particulièrement qu’ils évitent de participer à des opérations militaires, de quelque partie que ce soit», a souligné le porte-parole.

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«Je tiens à rappeler que la Chine n’est ni à l’origine de la crise ukrainienne, ni partie prenante. Nous sommes de fervents partisans et des promoteurs actifs d’une solution pacifique», a-t-il affirmé.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a «tort» de dire que la Russie entraîne la Chine dans le conflit, a embrayé jeudi le porte-parole du Kremlin. «Zelensky a tort», a répondu Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, interrogé sur les accusations formulées la veille par le président ukrainien. Le porte-parole de la présidence russe a également qualifié Pékin de «partenaire, ami, camarade» de Moscou.

La Russie revendique la prise d’un village dans la région ukrainienne de Soumy

La Russie a revendiqué jeudi la prise d’un village dans la région frontalière de Soumy, ce qui représenterait une rare avancée dans cette zone du nord-est de l’Ukraine dont ses troupes avaient dû se retirer au printemps 2022.

Le ministère russe de la Défense a affirmé dans un communiqué avoir pris le village de Jouravka, collé à la frontière russe. Dimanche, Moscou avait déjà annoncé la conquête d’une petite localité dans cette zone, mais les gardes-frontières ukrainiens avaient ensuite qualifié cette revendication de «désinformation».

Deux morts et 35 blessés dans des frappes russes sur plusieurs villes d’Ukraine

Au moins deux personnes ont été tuées et 35 autres ont été blessées jeudi dans des frappes russes sur la ville de Dnipro, dans le centre de l’Ukraine, et plusieurs autres villes, ont annoncé les autorités locales. La Russie a de son côté revendiqué la prise d’un village dans la région frontalière de Soumy. Selon le gouverneur régional Serguiï Lyssak, l’armée russe a tiré dans l’après-midi un missile balistique sur Dnipro, faisant un mort et huit blessés.

Un peu plus tôt, une attaque de drone russe avait fait 12 blessés à Nikopol, dans la même région. L’un d’eux, un adolescent de 16 ans, est dans un «état grave», selon Serguiï Lyssak. Une autre personne a été tuée et huit blessées dans une attaque de drones sur la région de Jytomyr, dans l’ouest du pays, ont indiqué les autorités locales. Dix autres personnes ont été blessées dans la région méridionale de Mykolaïv dans une attaque de drones, ont déploré les services d’urgence.

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Trois de ces personnes ont été transportées à l’hôpital de Mykolaïv, grande ville éponyme de la région, ont-ils ajouté. À Kiev, des journalistes de l’AFP ont entendu des sirènes d’alerte aérienne et des explosions retentir au-dessus de la ville pendant l’attaque. Trois personnes ont été blessées dans la capitale, selon le maire Vitali Klitschko. Les autorités locales ont par ailleurs déclaré que 16 des 30 drones avaient été abattus au-dessus de Kiev. L’armée de l’air a déclaré que la Russie avait attaqué avec 145 drones d’attaques de conception iranienne et des drones leurres, et que 85 d’entre eux avaient été abattus par des unités de défense aérienne.