La France se dote d’un allié dans le cadre de la négociation de l’accord entre l’UE et les pays du Mercosur. L’Hexagone et l’Italie appellent ensemble à « un meilleur équilibre » pour protéger les agriculteurs européens, y compris en adoptant « des clauses dédiées », ont annoncé les deux pays dans un communiqué conjoint.
Vive opposition du monde agricole français
La France a multiplié ces derniers mois les démarches européennes pour tenter de bloquer l’adoption de ce traité commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une vive opposition au sein du monde agricole français.
Le texte prévoit notamment d’accroître les exportations européennes de voitures, de machines ou de spiritueux, en échange d’un accès facilité pour la viande, le sucre, le riz, le miel ou encore le soja sud-américains.
Benjamin Haddad, ministre français délégué à l’Europe, s’est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour « aborder les voies possibles d’amélioration de l’accord du Mercosur », précise le communiqué.
Emmanuel Macron prêt à signer un accord d’ici fin 2025 sous conditions
« Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l’adoption de clauses dédiées », souligne le texte. « Même s’il contient des bénéfices, l’accord UE-Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d’assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent », ajoutent les deux ministres.
Le président Emmanuel Macron avait déclaré le 6 juin, lors de la visite de son homologue brésilien en France, qu’il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d’ici fin 2025, mais sous conditions. De son côté, Luiz Inácio Lula da Silva avait insisté sur l’importance d’un tel accord, en dépit des réticences du secteur agricole européen.