« Elle a franchi une ligne rouge. La dignité impose de dire stop. » Face à Isabelle Surply, « qui porte plainte comme on fait ses courses », la majorité municipale a finalement décidé de riposter également sur le terrain judiciaire.

Ce jeudi après-midi, le maire Axel Dugua a annoncé que cinq plaintes allaient être déposées à l’encontre de son opposante d’extrême droite : trois « d’ici fin juin » pour diffamation publique aggravée, par les élus Raphaël Bernou, Florence Vanelle et lui-même ; et deux autres suivront pour dénonciation calomnieuse, par Raphaël Bernou et Florence Vanelle.

« Des propos inadmissibles qui affectent les élus et leurs familles »

Cette réaction fait suite à la dernière plainte déposée par Isabelle Surply pour favoritisme et prise illégale d’intérêts, l’opposante accusant les élus précités de profiter « d’un système bien organisé qui n’est que la partie émergée de l’iceberg de magouilles ». Elle pointait, lors d’un point presse organisé début mai, l’achat de véhicules dans des garages où travaillent Raphaël Bernou et le mari de Florence Vanelle. Et de parler de « système mafieux », de « majorité pourrie ».

« Des propos inadmissibles qui affectent les élus et leurs familles qui se font salir publiquement. Et pas que nous trois. Aujourd’hui, on ne leur parle que de ça. Ça les impacte psychologiquement. Ils en ont ras le bol et sont en souffrance. Vous croyez que c’est agréable quand vous voyez vos enfants rentrer en pleurant parce que leur père est sali sur les réseaux sociaux ? Quand vos grands-parents lisent dans la presse que vous êtes un mafieux ? », dénonce le maire.

« Toujours pas de nouvelles de la justice »

Entre outre, Axel Dugua déplore que « ces accusations sans fondement pourrissent le climat de travail de l’équipe municipale et l’image de la commune ». « C’est pourquoi on va agir en responsabilité. »

Mais pourquoi ne déposer plainte que maintenant ? « Peut-être qu’on aurait dû réagir plus rapidement. On n’était pas là-dedans. On a eu des contacts réguliers avec les avocats. On pensait avoir donné les explications nécessaires et que ça s’arrêterait. Mais elle continue. Mme Surply, sur les réseaux sociaux, c’est devenu une sitcom. C’est de la politique de caniveau. Elle annonce encore qu’elle va porter plainte pour corruption d’élu. Et nous n’avons toujours pas de nouvelles de la justice pour nous justifier. Maintenant, on ne veut plus laisser faire. »

« On veut laver notre honneur et que la vérité soit rétablie »

Le maire avoue que le but n’est même pas d’essayer d’arrêter Isabelle Surply. « On veut laver notre honneur et que la vérité soit rétablie. Et s’il faut aller plus loin, on ira plus loin. On ne se laissera pas marcher dessus par quelqu’un qui n’habite même pas la commune, pour qui Saint-Chamond est un terrain de jeu et qui rentre le soir dans sa villa lyonnaise. »

Sur le fond, Axel Dugua soutient toujours que la Ville est dans les clous. « On est serein. On n’a rien à se reprocher. Les chiffres qu’elle donne sont faux. Il n’y a pas de favoritisme. On se tient à la disposition de la justice mais nous n’avons pour l’instant aucune nouvelle du procureur. »

D’autres plaintes ne sont pas exclues

Les plaintes portent pour l’heure exclusivement sur l’affaire des véhicules. Mais Isabelle Surply a également attaqué la Ville pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts dans ce qu’elle appelle les « dîners privés de la majorité  » et pour des factures qu’elle estime litigieuses. Des accusations qui pourraient donner lieu à de nouvelles plaintes de la Ville « quand on aura plus d’éléments ».

Contactée, Isabelle Surply se dit « tout à fait tranquille ». « On est dans le cadre du débat politique. Et il y a une instruction en cours. D’ailleurs qu’il se dépêche de déposer plainte, parce que cela pourra accélérer l’étude de mes dossiers », nargue l’opposante. Qui voit là surtout « un effet d’annonce, un contrefeu » suite à l’intervention de la police judiciaire dans les locaux de la mairie sur saisine de la Chambre régionale des comptes. Mais pour Axel Dugua, ce n’est là qu’une coïncidence, assurant « travailler avec les avocats sur ces plaintes depuis des semaines ».