Au fort Saint-Jean, l’artiste française dévoile des œuvres inédites qui rendent hommage à l’intensité de la cité phocéenne et à la beauté du vivant.

En 2013, Laure Prouvost recevait le prestigieux prix Turner. En 2019, elle représentait la France à la Biennale d’art contemporain de Venise. En 2025, l’artiste française s’empare du fort Saint-Jean, complexe militaire et entité du Mucem, pour proposer une exposition multimédia qui rend hommage au vivant en même temps qu’elle inaugure joyeusement le printemps. Une déambulation solaire qui prend place sur différents niveaux, à découvrir jusqu’au 1er septembre 2025.

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Intitulée “Au fort, les âmes sont”, l’exposition de Laure Prouvost, qui s’est imposée comme l’une des actrices majeures du paysage artistique contemporain, est le fruit d’une carte blanche accordée par le Mucem. Créées pour l’occasion et exceptionnellement exposées dans des zones du fort Saint-Jean habituellement inaccessibles au public, ses œuvres se constituent comme un ensemble de quatre pièces poétiques et interconnectées.

L’exposition démarre avec la sculpture de cuivre Icare, Us, Elle, postée au sommet de la tour du roi René. À travers cette girouette prenant la forme d’une femme à six bras, Laure Prouvost s’empare du mythe d’Icare pour fournir une version féminine et alternative à la toile classique de Pieter Brueghel l’Ancien, La Chute d’Icare (c. 1558), laquelle met en scène la noyade d’Icare dans l’indifférence générale. “Icare périt en tombant dans l’eau. Icare, Us, Elle va, elle, englober, embrasser le monde, se transformer, plonger, devenir sous l’eau une créature magicienne qu’on va suivre au gré des installations”, détaille la commissaire d’exposition et conservatrice du patrimoine Hélia Paukner.

Sous les flots

L’artiste expose également Sous les flots, les âmes sont, qui donne à voir des vidéos capturées dans les eaux des calanques, et pour lesquelles Laure Prouvost a fait appel à des acteur·ices apnéistes. “Il n’y a pas de mots. Or, je ne fais jamais de vidéo sans mots, d’habitude. Là, on parle à travers les plantes, les anémones, les éventails, les baguettes de sourcier”, explique l’artiste contemporaine.

Dans une autre installation mêlant sons et lumières, elle poursuit son travail du verre, présent aux côtés d’objets issus du Mucem et évocateurs de la Méditerranée. Le souhait de Laure Prouvost, avec “Au fort, les âmes sont” ? Créer des connexions entre le vivant, générer de l’empathie et intégrer le public à ses installations monumentales et réflexives, qui peupleront le fort Saint-Jean durant les beaux jours à venir.

L’exposition “Au fort, les âmes sont” est à découvrir jusqu’au 1er septembre 2025 au fort Saint-Jean, à Marseille.

Konbini, partenaire du Mucem.