Par
Rédaction Nantes
Publié le
21 juin 2025 à 16h02
La cour d’appel de Rennes a fait droit ce vendredi 20 juin 2025 à la demande de mise en liberté de Mohamed Abassou, longtemps considéré comme le commanditaire de la fusillade mortelle du Moonlight à Nantes (Loire-Atlantique), repoussant du même coup l’imminence de son procès en appel.
Pour rappel, la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes avait relaxé le 1er avril 2025 les cinq Nantais – dont un en fuite – qui avaient été poursuivis pour « association de malfaiteurs » après la fusillade du bar à chicha Le Moonlight en 2019. Seuls deux avaient été condamnés pour des infractions relatives à la législation sur les stupéfiants.
Mohamed Abassou, longtemps considéré comme le « commanditaire » de la fusillade, avait été condamné pour ce seul chef à deux ans de prison ferme et maintenu en détention, sur la foi des éléments de sonorisation de son appartement et de sa cellule de prison. Dans la foulée du délibéré, le parquet de Rennes avait fait appel.
Reste que ce vendredi 13 juin 2025, son avocat, Me Sami Khankan, avait formé une nouvelle demande de mise en liberté en amont du second procès. Il avait invité par la même occasion le parquet général à « écouter les sonorisations » prouvant « l’innocence » de son client, et donc à en tirer conséquence en « se désistant » de son appel.
L’enjeu n’était pas neutre pour Mohamed Abassou, qui doit théoriquement sortir de prison en 2032 : il est toujours « maintenu à l’isolement » à la prison de Rennes-Vezin « sur la base » de cette affaire toujours en cours.
« Je comprends qu’il veuille sortir par la grande porte »
S’il n’a pour l’heure aucune chance de rejoindre Nancy (Meurthe-et-Moselle) – où « une cousine » s’est pourtant proposé de l’héberger – Mohamed Abassou se retrouve désormais en simple « exécution de peine », un statut carcéral plus favorable s’il veut prétendre à un « transfert » dans un autre lieu de détention avec des conditions « plus favorables ».
Et, si sa mise à l’isolement est levée, alors l’accès aux activités en détention lui sera désormais « facilité », avait expliqué son avocat. Il pourrait aussi prétendre à des Unités de vie familiale (UVF) et ainsi voir sa femme et ses deux enfants, dont le premier était nourrisson au moment de son interpellation dans cette affaire en septembre 2019.
« J’ai toujours dit que j’étais innocent », avait donc encore une fois répété le principal concerné, longtemps accusé d’avoir « tué un homme ». Mais « une fois qu’il sort, qu’est-ce qu’il fait ? », s’était pour sa part interrogée l’avocate générale, déplorant l’absence de « garanties de représentation » de ce Nantais bien connu de la justice.
« Je comprends humainement qu’il veuille sortir par la grande porte, mais il lui appartient d’exécuter ses peines et de ne pas se positionner en victime en disant que tous ses malheurs judiciaires sont dus à la justice », avait aussi grincé la magistrate.
« Aujourd’hui, ce que je vous demande, c’est même pas la liberté, c’est juste de me réinsérer », avait répondu Mohamed Abassou à l’issue de l’audience. Ce vendredi 20 juin 2025, la cour d’appel de Rennes l’a donc suivi, faisant ainsi s’éloigner, par la même occasion, la perspective d’un audiencement rapide de son procès en appel. Cette affaire n’est en effet plus prioritaire pour la justice puisqu’elle ne comporte plus aucun détenu.
CB (PressPepper)
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