On ne change pas le duo qui gagne en MotoGP : pour la neuvième fois, le sprint qui s’est couru aujourd’hui en Italie a livré un doublé Márquez. Et, à la seule exception de Silverstone, c’est toujours Marc qui l’emporte à ce petit jeu, reléguant son frère Álex à la deuxième place.
Celui-ci a pourtant bien cru qu’il aurait une chance aujourd’hui, d’une part car il sait que le circuit du Mugello est loin de plaire à son aîné, et d’autre part car il l’a vu complètement manquer son départ. Pourtant, le leader du championnat a livré une partition époustouflante pour réussir à effacer très rapidement le retard pris à l’extinction des feux, notamment grâce à un premier tour digne du maestro qu’il est.
« Ça a été très similaire à ce qui s’est produit en Aragón avec lui », constate Álex Márquez au micro du site officiel du MotoGP. « Il a eu un problème au départ alors je me suis dit que je devais tenter ma chance, parce que je savais que j’avais en quelque sorte la possibilité de me battre avec Marc. Mais il a été très malin. »
Le pilote Gresini, qui a mené durant deux tours après s’être défait de Pecco Bagnaia, juge que son aîné l’a attaqué « au bon moment dans la course », montrant son intelligence de course. « Il était en mode attaque, et quand j’ai attaqué Pecco j’ai vu qu’il était déjà là. Je me suis demandé ‘mais comment il a fait ça ?’. »
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« Moi, je me suis donné à 100%. Ensuite, quand j’étais en position d’attaque, j’ai fait une erreur au virage 5, j’ai failli partir en highside », poursuit l’Espagnol. « J’ai perdu trois ou quatre dixièmes à ce moment-là et ça a été difficile, ça a créé comme un trou. »
« Ensuite, j’ai dû contrôler un peu parce que le pneu avant devenait de plus en plus chaud. J’ai donc décidé de contrôler pour finir, tout en me donnant à 100% au cas où Marc ait une baisse et que ça me donne une chance à la fin. Mais il a maintenu son rythme. »
Álex Márquez pense avoir trop attaqué
Une fois Marc Márquez passé en tête, son frère a effectivement eu le mérite de s’affirmer encore une fois comme son plus proche poursuivant, mais sans ne plus avoir les moyens de le menacer. Avec le recul, le #73 estime qu’il a sans doute trop attaqué dans les premiers instants pour battre Bagnaia et prendre les commandes.
« C’est la course sprint dans laquelle j’ai pris le plus de risques cette année, parce que je savais aujourd’hui que j’avais une possibilité de battre Marc », résume-t-il. Mais Álex Márquez n’hésite pas un instant entre la satisfaction d’être le plus proche du vainqueur et déception de s’être encore fait battre. « Satisfait », tranche-t-il. « Je suis le seul pilote à l’avoir battu dans un sprint, alors c’est une satisfaction. Quand on est tout le temps deuxième alors que le premier change, ça peut devenir un peu frustrant, mais quand [le premier] est le meilleur, le pilote qui fait le plus la différence, il faut juste l’accepter et se maintenir. »
« Ma satisfaction vient du fait que j’essaye toujours, je fais toujours de mon mieux, et j’essaye toujours de le dépasser ou de le suivre. Quand j’ai une opportunité comme celle d’aujourd’hui, j’essaye d’être agressif, sinon il faut calculer un peu plus, comme par exemple en Thaïlande. »
Neuvième sprint et neuvième médaille pour Álex Márquez !
Photo de: Tiziana Fabi / AFP via Getty Images
Dimanche, le pilote Gresini aura une nouvelle opportunité, avec une distance doublée sur un circuit qui, quoi qu’il arrive, lui plaît beaucoup. Il est persuadé que le choix de pneu sera déterminant, et peut-être faudra-t-il tenter de prendre la tête pour s’éviter une hausse de température problématique sur la gomme avant.
« C’est ce que j’ai essayé de faire aujourd’hui, mener la course pour économiser un peu mon pneu avant, mais je n’ai pas pu le faire parce que Marc était plus rapide. Je vais essayer, c’est certain, mais il faudrait aussi que je contrôle un peu plus la limite », estime Álex Márquez. « Aujourd’hui, j’ai poussé un peu trop fort avec cette chaleur, j’ai pris beaucoup de risques. Il faut donc que je contrôle un petit peu ça. Mais je suis content de la course que j’ai faite aujourd’hui et il faut continuer à pousser demain. »
« Il faut rester concentré pour demain, analyser le choix de pneus qu’on a fait aujourd’hui. Heureusement, je suis rapide à la fois avec le medium et avec le soft, alors il faudra être intelligent demain aussi », ajoute-t-il. « Plus que toute amélioration à apporter à la moto, il faut surtout qu’on choisisse le bon pneu arrière. C’est ça qui sera le plus important. Ça va aussi dépendre de la stratégie de chacun dans la course, entre attaquer dès le début ou attendre un peu plus. On va faire de notre mieux, faire des analyses et ensuite essayer de faire les bons choix. »
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Léna Buffa
MotoGP
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