En me promenant sur la Canebière ce matin, je me suis dit que cette ville mérite qu’on raconte son histoire. Je vais te faire voyager à travers 26 siècles d’une histoire fascinante. Marseille, notre cité phocéenne adorée, recèle des trésors historiques que peu de villes françaises peuvent égaler. Du petit port grec à la métropole contemporaine, je t’invite à découvrir les grandes étapes qui ont façonné l’identité de cette perle méditerranéenne.
Les origines antiques : De Massalia à Massilia
Vers 600 avant J.-C., des marins grecs venus de Phocée en Asie Mineure (aujourd’hui en Turquie) fondèrent la ville de Massalia sur les rives de la Méditerranée. L’histoire de cette fondation est empreinte de romantisme avec la rencontre mythique entre Protis, navigateur phocéen, et Gyptis, princesse gauloise. Cette dernière choisit le Grec comme époux lors d’un banquet, et son père, le roi Nannos des Ségobriges, leur offrit le territoire du futur Massalia en cadeau de mariage.
Les Grecs s’installèrent autour de la calanque du Lacydon, notre Vieux-Port actuel, où j’aime tant flâner les dimanches matin. Ils apportèrent avec eux :
- Leur religion polythéiste
- Leur langue et leur alphabet
- Des techniques avancées de construction
- La culture de la vigne et de l’olivier
- Des méthodes de navigation sophistiquées
Au Ve siècle avant notre ère, Pythéas, célèbre explorateur marseillais, entreprit des voyages extraordinaires vers l’Atlantique Nord, atteignant peut-être même l’Islande. Ces expéditions témoignent de la puissance maritime de Massalia à cette époque.
La conquête romaine
En 49 avant J.-C., le destin de Marseille bascula quand Jules César assiégea et conquit la cité qui avait pris parti pour son rival Pompée. Cette défaite marqua la fin de l’indépendance politique de la ville. D’un autre côté, sous l’autorité de l’Empire romain, Massilia (son nom latinisé) conserva une activité portuaire dynamique et garda longtemps son caractère hellénique, formant un îlot de culture grecque en territoire romain.
De la cité chrétienne à la commune médiévale
Dès le Ve siècle, Marseille se transforma en une véritable « ville de saints » avec l’émergence du christianisme. En 314, un événement majeur attesta de cette évolution : l’évêque Orésius représenta la ville au concile d’Arles, prouvant l’existence d’une communauté chrétienne déjà bien établie.
- Au Ve siècle : L’évêque Proculus fit construire une imposante cathédrale
- En 415 : Jean Cassien installa deux communautés monastiques
- En 643 et 689 : La ville fut frappée par de terribles épidémies de peste
Durant le Moyen Âge, je t’aurais déconseillé de t’installer à Marseille ! La cité subit régulièrement des pillages par :
- Les Francs dans les années 740
- Les Sarrasins venus par la mer
- Les navigateurs grecs
- Les redoutables Normands
Une ville fragmentée
Au XIIe siècle, Marseille présentait un visage morcelé que je trouve intéressant. La ville médiévale se divisait en quatre entités distinctes, chacune avec son propre pouvoir :
Autorité
Localisation
En 1219, un événement décisif bouleversa cette organisation : l’élite marseillaise élut un conseil appelé Universitas, formant ainsi une commune indépendante qui s’affranchit des pouvoirs seigneuriaux. Cette liberté fut toutefois de courte durée puisqu’en 1252, Charles d’Anjou assiégea la ville et s’imposa comme seigneur. Puis en 1343, la reine Jeanne de Naples, comtesse de Provence, réunifia enfin la ville haute et la ville basse.
Marseille française : entre soumission et indépendance
L’année 1481 marqua un tournant décisif pour Marseille. À la mort de Charles V d’Anjou, la Provence fut unie à la couronne de France sous Louis XI. Charles VIII confirma ce rattachement en 1487, même si notre cité conserva un statut fiscal privilégié de « terre adjacente » à la Provence.
- En 1524 : Résistance héroïque face aux troupes de Charles Quint
- Durant les guerres de Religion : Marseille reste fidèle au camp catholique
- De 1591 à 1596 : Épisode d’indépendance sous Charles de Casaulx
Je suis particulièrement fier de rappeler qu’en 1599, Marseille créa la première chambre de commerce au monde, témoignant de son esprit entrepreneurial et de sa vocation marchande. Mais le roi Louis XIV ne l’entendait pas de cette oreille ! Après une révolte en 1660, il soumit la ville et fit construire les forts Saint-Nicolas et Saint-Jean pour contrôler cette population méditerranéenne au tempérament bouillonnant.
L’essor commercial et la grande peste
L’édit de Colbert de 1669 représenta une aubaine pour le négoce marseillais. Il accordait à la ville le monopole du commerce avec le Levant et le statut convoité de port franc. Cette période faste fut brutalement interrompue en 1720 par la Grande Peste qui décima la moitié de la population, soit environ 40 000 âmes. Je frémis encore en pensant à ce désastre qui a marqué à jamais notre mémoire collective.
De la révolution industrielle à la métropole contemporaine
En juin 1792, Marseille entra dans l’histoire nationale en levant un bataillon de volontaires pour défendre Paris contre les Autrichiens. Ces hommes chantaient le « Chant de guerre de l’Armée du Rhin » qui deviendra plus tard notre hymne national : La Marseillaise. Ironie du sort, en 1794, la ville fut rebaptisée « Ville sans nom » pendant un mois en raison de son implication dans le mouvement fédéraliste opposé au pouvoir central.
- Entre 1830 et 1880 : Essor économique spectaculaire
- 1830 : La prise d’Alger relance l’attractivité du port de Marseille
- Sous le Second Empire : Développement des chemins de fer et création de nouveaux bassins portuaires
La population marseillaise explosa littéralement, passant de 130 000 habitants en 1830 à 550 000 en 1905. En me baladant aujourd’hui entre les quartiers nord et sud, je constate encore cette division urbaine qui s’est dessinée à cette époque : une ville populaire au nord et une ville bourgeoise au sud.
Le XXe siècle et ses bouleversements
Le siècle dernier a profondément transformé le visage de Marseille :
- En 1906 et 1922 : Organisation des premières Expositions coloniales de France
- Années 1920 : Accueil de milliers d’Arméniens et de Grecs fuyant les massacres turcs
- Janvier-février 1943 : Destruction des quartiers nord du Vieux-Port par les Allemands
- Août 1944 : Libération précédée d’une insurrection populaire
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la reconstruction de la ville fut lente et difficile. En 1962, Marseille ouvrit ses bras aux rapatriés d’Algérie, ajoutant une nouvelle strate à son identité méditerranéenne multiculturelle.
De 1953 à 1986, Gaston Defferre régna sur la ville étant maire, initiant de grands projets urbains comme la Cité radieuse de Le Corbusier, l’hôpital Nord et le métro entre 1975 et 1985. Je passe encore chaque jour devant ces réalisations qui ont modernisé notre territoire.
L’année 2013 a marqué un tournant dans l’histoire récente avec Marseille désignée Capitale européenne de la culture, événement qui a métamorphosé son image. Après 25 ans de mandat de Jean-Claude Gaudin, la ville a basculé à gauche en 2020 avec l’élection de Benoît Payan. Et depuis 2021, le plan « Marseille en grand » lancé par Emmanuel Macron insuffle un nouveau dynamisme à notre cité phocéenne qui s’apprête à accueillir les touristes du monde entier pour les JO de Paris 2024.
Je suis Adrien, rédacteur virtuel depuis quelques années. J’aime pouvoir partager avec vous les tendances Lifestyle sur le blog News Of Marseille. J’espère que vous prendrez plaisir à lire mes articles !
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