Dans de gigantesques garages, l’artiste Joris Brantuas s’installe avec des grandes toiles jouant avec les références, le kitsch et le baroque.

Joris Brantuas n’a pas l’habitude de peindre pour s’engager, encore moins pour séduire. Il peint, c’est tout et c’est déjà pas mal. Avec la complicité de l’ancienne galeriste Catherine Guilbot, il présente « Produire du vide » dans un lieu étonnant. Rue Ruffi, dans de gigantesques espaces, avant de construire un immeuble, le promoteur Habitec a confié les espaces vacants à des artistes. « Mes parents ont un parcours artistique. On s’est toujours dit que ce lieu pourrait profiter à des artistes », rappelle Karen Winkler, dont le père a enseigné aux beaux-arts de Montpellier avant de devenir promoteur.

Dans des garages de 600 mètres carrés, avec une belle hauteur pour plafond, le peintre déploie son travail avec joie, envahissant les volumes. « C’est génial d’avoir un espace et de faire ce qu’on veut. C’est une façon de respecter le travail de l’artiste. L’exposition s’est montée en un mois et j’ai eu carte blanche. C’est très généreux et cela devrait être toujours comme ça », se félicite le peintre.

Un garage de 600 mètres carrés

« Le point de départ, c’est le lieu, les personnes, le contexte », poursuit le peintre qui présente une série de grands formats, certains posés contre les murs, d’autres flottant au milieu. « Tout le monde veut créer du sens, moi je veux juste faire les choses de façon naturelle », poursuit l’artiste, qui s’intéresse à l’art et non à la culture. « Le sujet de l’art, c’est l’art et le sujet de la peinture, c’est la peinture. » Joris Brantuas assemble ses châssis, sur lesquels il tend des toiles bon marché achetées sur les marchés, mais préparées à l’ancienne à la colle de peau de lapin.

Le support de départ, les motifs, les plis sont comme des « petits bavardages » avec lesquels Joris Brantuas s’amuse.
Ces derniers temps, il s’est orienté vers le baroque, détournant autant les codes classiques que ceux de l’abstraction, du kitsch ou du graffiti, vidant sur ses toiles des bombes argentées et dorées façon nouveau riche. « Il faut évacuer la notion de goût », sourit l’artiste.

Vernisssage mardi 17 juin, 18 h-22 h. Jusqu’au 27 juillet, vendredi au dimanche, 11 h-18 h. 23 rue Ruffi, Nîmes. Entrée libre. 06 35 53 47 17.