Par
Thomas Corbet
Publié le
22 juin 2025 à 5h05
Auteur d’une prestation probante en demi-finale de Top 14 contre Toulon, Bordeaux-Bègles s’est qualifié pour une seconde finale consécutive ou l’attendra le Stade Toulousain. Et même si l’UBB a depuis remporté un titre de Champions Cup et trois victoires de rang contre Toulouse, Maxime Lucu, Pierre Bochaton et Jefferson Poirot avouent avoir encore le cauchemar de la dernière finale de Top 14 dans un coin de la tête. Et ils comptent bien s’en servir…
Finale Toulouse – Bordeaux : le remake d’un cauchemar
Perdre une finale ne s’oublie jamais totalement. Autant dire que la monumentale gifle reçue par Bordeaux-Bègles lors de la dernière finale de Top 14 contre Toulouse a laissé des cicatrices indélébiles en Gironde.
Une défaite 59-3, record absolu parti pour durer à ce stade de la compétition, qui a certainement été un des passages fondateurs de la magnifique saison 2024-2025 de l’UBB. Au moment de retrouver les Rouge et Noir pour la revanche, forcément, tout le monde y repense.
Jefferson Poirot en premier : « Ce soir il n’y a pas d’euphorie parce qu’on a tous en tête le cauchemar qu’on avait vécu l’an dernier en finale. On s’était un peu laissés emporter par nos émotions après la demie avec une euphorie un peu excessive. On a tous ça en mémoire et on a essayé de garder de la maîtrise là-dessus. »
« L’année dernière, on a eu beaucoup d’euphorie après la demie et on en a pris 60 en finale. On sait très bien le client et le club qui nous attend. Eux, ils sont habitués à ces matchs-là. Le problème, ce n’est que notre deuxième finale depuis qu’on est au club, il faut rester humbles aussi par rapport à ça », appuie Maxime Lucu.
Toulouse fait toujours peur
La seule chose qui pourrait permettre de définitivement évacuer la déroute du Vélodrome serait sans doute de poser enfin les mains sur le bouclier de Brennus.
Pourtant, depuis cette terrible soirée, l’Union Bordeaux-Bègles semble avoir pris l’ascendant sur son rival toulousain. Bilan cette saison : trois victoires dont une à Ernest-Wallon et une autre en demi-finale de Champions Cup sur la route du titre. Pas suffisant pour rassurer les Girondins, manifestement.
« Honnêtement, ça va être un match complètement différent de ce qu’on a pu vivre en Coupe d’Europe. Là, tout est remis à zéro. C’est le championnat. Et on sait très bien que le Brennus est attitré au Stade Toulousain. Même si, cette année, on a eu plutôt de la réussite contre eux, je peux vous dire qu’on a encore beaucoup de traces de ce qui s’est passé l’année dernière. Quand vous jouez le Stade Toulousain, que ce soit après deux victoires consécutives ou autres, je peux vous dire que la trouille est encore décuplée », avoue Maxime Lucu.
On ne se mettra jamais dans la peau du favori tant que ce sera Toulouse en finale, il y a le palmarès et c’est toujours une équipe différente en finale. Je me souviens de leur demi-finale l’an dernier où tout le monde dit « si La Rochelle était restée à quinze, ça n’aurait pas été le même match »… Puis en finale ils nous avaient brûlés sévère ! C’est quelque chose qui est gravé, Toulouse en finale est toujours une équipe différente.
Jefferson Poirot
Pilier de Bordeaux-Bègles
Excès de confiance impossible
Pourtant, ce Stade Toulousain diminué, ce Stade Toulousain secoué par Bayonne, n’a-t-il pas l’air plus prenable que jamais ? Et à l’inverse, l’UBB a-t-elle jamais eu l’air plus sûre de ses forces que cette année ? Non, tous ces voyants largement dans le vert ne suffiront pas à rassurer les nouveaux Champions d’Europe.
« Le rapport de force, sur ce que vous avez vu ces deux derniers mois, parce qu’on ne retient que la fin, c’est une illusion. Je sais le respect qu’on a pour le Stade Toulousain, leur capacité de remise en question, leur capacité de motivation quand ils ont trébuché. Donc je sais que ça va être un choc XXXL, que toutes les moindres choses laissées au hasard, les moindres petits détails d’autosatisfaction, on va les reprendre dans la figure samedi, parce qu’il n’y a que des grands joueurs en face », prévient Yannick Bru.
Faisant écho aux propos de Pierre Bochaton : « On n’a pas moins peur. On sait très bien que si on arrive confiants sur un match comme ça contre Toulouse, on en prendra encore 59. Ça avait été une humiliation qui n’avait pas été facile à faire passer. »
« Il faut avoir un esprit de revanche mais ne pas rester bloqués dessus car ce n’est pas ce qui nous fera gagner le match », tempère-t-il néanmoins.
Revanche, revanche de la revanche, consécration toulousaine avec un triplé historique ou doublé bordelais qui le serait tout autant, la finale de Top 14 sera quoi qu’il arrive inoubliable.
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