Avec ses trois grosses griffes inquiétantes, ce blindé est un gros robot télécommandé. Il sert à la fois à déminer une zone en faisant exploser les mines et à ouvrir un chemin sécurisé.

L’engin porteporte le nom bien choisi de « Weevil », qui signifie charançon en français. L’inquiétant Weevil repose sur un blindé équipé d’une sorte de grosse charrue à l’avant dotée de trois imposantes pattes articulées. Comme l’insecteinsecte, il fait effectivement des ravages dans les champs. Dans une vidéo publiée par le ministère de la Défense britannique, on le voit à l’œuvre. Il sert à déminer le terrain en labourant ce qui se trouve devant lui, remuant le sol à l’aide de sa charrue et ses redoutables pattes métalliques.

Avec cette méthode brutale, les mines vont effectivement exploser au passage de l’engin. Mais ce n’est pas la seule mission du Weevil. Le blindé démineur profite de son opération de déminage pour créer un chemin sûr et praticable pour d’autres véhicules ou des troupes. Le Weevil a été développé par le Laboratoire des sciences et technologies de la défense (DSTL) et Pearson Engineering Ltd, au Royaume-Uni. Ce système de déminage et d’ouverture de chemin est monté sur un blindé chenillé Warrior. Il s’agit d’un ancien véhicule d’infanterie d’origine britannique permettant de transporter des fantassins.

Il pourrait être adapté sur d’autres véhicules assez facilement selon ses concepteurs. Mais le Weevil ne s’arrête pas là… Il transforme également le char en gros robot radiocommandé.

Le véhicule blindé se transforme en gros robot télécommandé à distance par un opérateur pour effectuer sa mission de déminage. © DSTL

Ce « charançon » a de l’avenir

L’engin est équipé d’un ensemble de caméras. Une fois positionné sur la zone à traiter, le pilote du blindé peut en descendre par l’arrière et dérouler un long câble pour télécommander l’engin. Tout comme pour un drone, l’image de ce que voient les caméras du Weevil s’affiche sur la radiocommande. L’opérateur peut ainsi se tenir à distance en toute sécurité, que ce soit par rapport au terrain miné ou bien en raison de tirs ennemis. Le câble de liaison est suffisamment long pour que ce gros robot-démineur puisse être contrôlé à plusieurs kilomètres de distance.

Testé avec succès, ce prototype a désormais rejoint les rangs de l’armée britannique qui va poursuivre son développement. La guerre en Ukraine a montré l’importance des zones défensives avec de vastes secteurs infestés de mines. C’est de cette façon que la ligne de front bouge peu. Pour réaliser une percée sans prendre de risques inconsidérés pour les troupes, ce genre de véhicule est bien adapté. On trouve d’ailleurs des blindés modifiés pour les opérations de déminage sur ce front.

Malheureusement, ce type d’engin démineur a de l’avenir, puisque cinq pays frontaliers avec la Russie ont décidé de quitter le traité international interdisant les mines antipersonnel afin de sécuriser leur frontière.