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Rédaction Marseille

Publié le

11 avr. 2025 à 10h30

Une « erreur humaine » est en cause.

Pascal Gomez Galeote, chef présumé d’une bande criminelle liée au narcobanditisme à Marseille et condamné à cinq ans de prison pour corruption en octobre, a dû être libéré fin mars à cause d’un mauvais « calcul des délais de prolongation de la détention », a indiqué le procureur général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence Franck Rastoul, confirmant une information du Canard enchaîné.

Des informations vendues sur le Darknet

Le 17 octobre, le tribunal de Marseille avait reconnu Pascal Gomez Galeote, 45 ans, comme le corrupteur d’un ex-agent de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure qui, sous le pseudonyme « Haurus », vendait en 2017 et 2018 sur le darknet des informations sensibles tirées de fichiers de police.

Arrêté à la barre, il avait été condamné pour corruption active et recel en bande organisée à cinq ans de prison ainsi qu’à une amende de 40.000 euros.

Ses avocats ayant fait appel de cette condamnation, Pascal Gomez Galeote était sous le régime de la détention provisoire en attendant d’être rejugé.

Vidéos : en ce moment sur Actu« La charge pesant sur les magistrats »

Mais il a été libéré le 24 mars, à la demande de son avocate, Me Christine D’Arrigo, sa première période de quatre mois de détention provisoire n’ayant pas été renouvelée dans les temps, imposés par le code de procédure pénale.

« Cette situation résulte d’une erreur humaine dans le calcul du délai de prolongation » de l’incarcération, a reconnu le procureur Franck Rastoul. Il est « de six mois pour un certain nombre d’infractions commises en bande organisée, mais seulement de quatre mois pour l’infraction de recel en bande organisée », a-t-il précisé.

Cette erreur, évidemment regrettable, traduit la charge pesant sur les magistrats traitant de la criminalité organisée, confrontés dans un contexte difficile à des dispositions procédurales complexes et à des contentieux de plus en plus nombreux

Franck Rastoul

« La personne ainsi remise en liberté a été placée sous contrôle judiciaire et sera jugée dans les délais prévus », a-t-il encore détaillé.

« La loi prévoit que le principe c’est la liberté »

« En réalité cette erreur permet de revenir à une situation normale, à savoir que la loi prévoit que le principe c’est la liberté, dans l’attente du procès, et non pas la détention provisoire », a réagi Me Christine D’Arrigo, rappelant qu’à ce jour le casier judiciaire de son client restait vierge.

Mis en examen dans plusieurs affaires liées au crime organisé, ce dernier est soupçonné d’assassinat, complicité d’assassinat ou tentative d’assassinat.

Après près de six ans de détention provisoire pour ces trois dossiers criminels, la Cour de cassation avait décidé de sa remise en liberté début octobre 2024, estimant déraisonnable le délai avant son jugement. Onze jours avant son procès dans le cadre du dossier Haurus, où il s’était bien présenté.

Avec AFP

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