Par

Antoine Grotteria

Publié le

22 juin 2025 à 11h02

Sa notoriété, son influence et sa verve l’emportent pour le moment sur les affaires. Dans un sondage réalisé par l’institut Elabe pour La Tribune Dimanche et BFMTV, la ministre de la Culture Rachida Dati prend la pole position avant les élections municipales à Paris, qui se dérouleront en 2026. La maire du 7e arrondissement, représentante putative d’une partie de la droite et du bloc central, serait la favorite pour succéder à la maire sortante Anne Hidalgo (PS).

Les électeurs macronistes soutiennent majoritairement Rachida Dati

D’après l’étude, elle obtiendrait entre 28 et 34 % des voix, selon les scénarios. Car son étiage sera conditionné à la liste des candidats de droite. Pour le moment, seul Pierre-Yves Bournazel, soutenu par l’ex-Premier ministre Édouard Philippe et plusieurs anciens membres du gouvernement, a lancé sa campagne. S’il se maintient, il devrait rallier quelques électeurs macronistes soucieux de conjurer Rachida Dati et ses tribulations judiciaires.

Pourtant, la majorité de la Macronie observe sa candidature avec bienveillance. Le sondage indique que 64 % des électeurs Renaissance, Horizons et MoDem du premier tour des législatives de 2024 lui portent une opinion favorable. Un niveau proche des électeurs LR, qui sont 60 % à déclarer leur appréciation de l’ancienne Garde des Sceaux du gouvernement de François Fillon. Une dynamique peu surprenante étant donné les soutiens apportés par plusieurs caciques locaux du parti de droite.

Si le programme de Rachida Dati devrait laisser une grande part à la sécurité et à la propreté, les accents devraient résonner à l’extrême droite. L’eurodéputé du Rassemblement national Thierry Mariani, qui a déclaré sa flamme à la mairie de Paris, pourrait rassembler 7 à 8 % des voix. De son côté, sa collègue au Parlement de Strasbourg Sarah Knafo, membre du parti Reconquête !, glanerait 5 à 6 %. Dans les deux cas, il s’agirait d’une hausse. Signe que la progression des idées de l’extrême droite infuse même la capitale.

La progression de LFI

À gauche, trois blocs obtiennent des scores entre 14 et 22 %, traduction des divisions en cours. Le PS doit investir son candidat début juillet. Mais quel qu’il soit, il se révèle loin de Rachida Dati. Le député Emmanuel Grégoire obtiendrait entre 16 et 19 %, selon les cas de figure. Parmi ses derniers, la candidature de Pierre-Yves Bournazel, qui pourrait lui ôter des voix de macronistes. Le sénateur Rémi Féraud, soutenu par Anne Hidalgo, ferait 14 à 15 %. L’autre candidate Marion Waller n’a pas été intégrée au sondage.

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Les bénéficiaires de cette faiblesse relative du parti à la rose sont Les Ecologistes et LFI. Emmenée par l’adjoint aux Transports David Belliard, la première organisation prendrait 17 à 22 % des voix. De son côté, la députée LFI Sophia Chikirou, fidèle du mouvement Insoumis, accumulerait entre 14 et 17 %. Un niveau qui se situerait dans les mêmes eaux que celui enregistré lors des dernières élections européennes, mais qui serait près de trois fois supérieur aux municipales de 2021.

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