371 personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche, et 1500 personnes blessées ont été recensées, dont 14 sont en urgence absolue. À Paris, des violences ont éclaté pendant la nuit, notamment près des Halles.

La fête de la musique, qui s’est tenue dans les rues des villes de France toute la nuit de samedi à dimanche, a de nouveau été l’occasion de débordements importants, de rixes et de violences.

Au total, 371 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre au cours de la soirée, soit 14 % de plus que l’an dernier, dont 89 à Paris, selon le bilan du ministère de l’Intérieur. Il y a eu 305 gardes à vue, contre seulement 22 en 2024, dont un quart environ à Paris.

Treize membres des forces de l’ordre ont été blessés, 14 participants aux festivités ont été grièvement blessés et environ 1500 ont été légèrement blessées. Selon un décompte des sapeurs-pompiers, il y a eu 51 feux de véhicules et 39 feux sur la voie publique.

Des rixes et des vols avec violence dans le centre de Paris

Sur des images tournées cette nuit et diffusées sur les réseaux sociaux, on voit de nombreux attroupements dégénérer dans le centre de Paris, notamment à proximité du forum des Halles dans le 2e arrondissement.

Sur une vidéo diffusée par l’ancien responsable syndical des officiers de police et désormais eurodéputé RN Matthieu Valet, on voit des affrontements entre des bandes de jeunes hommes et les forces de l’ordre, contraintes de se réfugier à l’intérieur du centre commercial des Halles sous un feu nourri de jets de projectiles.

Tout autour du quartier de Châtelet et des Halles, les forces de l’ordre sont intervenues à de multiples reprises et ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser une foule menaçante.

Selon un élu de Paris proche de l’opposition de droite à la mairie socialiste, Aurélien Véron, non loin de là un couple s’est fait «lyncher» en essuyant des coups de pied devant l’église Saint-Eustache.

D’autres images font également état de violentes rixes entre jeunes dans les rues de la capitale.

Près des quais de Seine, à hauteur d’un pont, une autre vidéo montre une jeune femme frappée à terre par des coups de pied. L’ancien policier Sébastien Jallamion a analysé ces images et indiqué qu’il s’agissait d’une technique de «vol avec violences en réunion». Les agresseurs frappent une victime et la mettent à terre pour lui dérober son sac, tout en continuant de multiplier les coups autour des victimes pour dissimuler l’objet réel des violences.

Paris jonché d’immondices

Les Parisiens se sont réveillés dimanche matin dans une ville aux rues jonchées d’immondices, comme l’ont montré de nombreuses images tournées au petit jour.

Une vidéo devenue virale a montré un éboueur de la Ville de Paris exaspéré par la montagne de détritus abandonnée sur les trottoirs et le bitume.

Plus d’une centaine de piqûres

Plus d’une centaine de cas de piqûres ont été recensés sur tout le territoire, après des appels sur les réseaux sociaux à piquer les femmes lors de la Fête de la musique, et 305 personnes ont été placées en garde à vue pour différents délits, selon un bilan du ministère de l’Intérieur dimanche.

Dans la nuit et à la suite de publications sur les réseaux sociaux visant à «attaquer et à piquer des femmes lors de la Fête de la musique», 145 victimes de piqûres se sont manifestées auprès des services de police en métropole et en outre-mer, a précisé le ministère de l’Intérieur.

La préfecture de police de Paris a relevé 21 cas sur sa zone en Île-de-France, dont 13 à Paris. «Certaines victimes ont été prises en charge dans des hôpitaux afin de subir des analyses toxicologiques», a ajouté le ministère.

Douze personnes, soupçonnées d’être les auteurs de piqûres, ont été interpellées, selon le ministère. À Angoulême, par exemple, quatre personnes ont été interpellées. Elles auraient fait une cinquantaine de victimes, selon une source policière.

Réactions politiques

Si la fête de la musique reste un moment de réjouissances aux yeux de nombreux responsables politiques, à l’instar de Gabriel Attal qui a exprimé sa «joie» à la vue du retour de la flamme olympique dans le jardin des Tuileries pendant un concert organisé pour l’occasion, plusieurs élus ont exprimé leur souhait de voir évoluer l’organisation de la fête à l’avenir.

C’est par exemple le cas du député d’extrême gauche Aymeric Caron : «Il faut revoir la Fête de la musique à Paris, a-t-il déclaré. Il n’y est plus question de musique, de création, de familles, mais de machine à cash pour les bars sur fond de musique de DJ crachée à fond par des enceintes qui perforent les murs des appartements et mettent à mal les nerfs des parisiens, parfois dès 14 heures, contre toute légalité. L’évènement draine maintenant des foules avinées qui deviennent par moments dangereuses. Il faut revenir à l’esprit de la fête de la musique originelle : permettre aux gens de descendre dans la rue FAIRE de la musique, avec les instruments, mettre à l’honneur des groupes amateurs, et trouver les bons endroits pour les mettre en valeur.»

Le député LFI Antoine Léaument a pour sa part déploré en revanche l’usage de gaz lacrymogène au milieu de la foule par les forces de l’ordre.