Insta pour Instagram mais aussi pour instantané, en ce qui concerne François Coune. Le jeune Belge de 29 ans est influenceur dans le milieu littéraire, en postant ses coups de cœur et ses coups de griffe sur son compte Instagram @livraisondemots.
Il était présent samedi 21 juin 2025 pour la première journée du Festival du livre de Montmorillon, avant de sauter dans un train, direction le Salon du livre de Limoges organisé ce même week-end.
En début de matinée, avant que la chaleur caniculaire ne s’abatte sur la cité, il a discuté une heure avec des amateurs de livres, en bord de Gartempe, à la Terrasse, rue du Vieux-Pont.
« Pourquoi faire une chronique quand un sourire suffit ? »
Natif de Liège, le désormais Bruxellois partage via Instagram sa passion des livres depuis 2018. « Personne de mon entourage ne lisait. Je suis allé chercher les gens sur Internet, sur Insta. Je suis parti de zéro. » Le compteur de l’influenceur instagrameur s’est rapidement affolé, au point d’atteindre 103.000 followers. « Je suis le compte le plus suivi en francophonie », dit-il. Le Covid a dopé les visites de son compte.
François Coune a profité d’un petit-déjeuner avec le public pour des partages de coups de cœur en lecture.
© (Photo NR-CP, Xavier Roche-Bayard)
« Il faut juste être soi, ne pas tromper les gens qui me suivent, déclare-t-il. Je suis sans filtres, je parle aussi bien des points positifs que de ce qui ne me plaît pas. »
Liberté de ton
François Coune tient à sa liberté de ton. « Je peux refuser des collaborations chiffrées à trois zéros. J’ai par exemple refusé des librairies qui ont fait la promotion du livre de Jordan Bardella (président du Rassemblement national). Dix pour cent de mon activité sont rémunérés alors que je travaille avec une soixantaine de maisons d’édition. Cela me permet de garder ma crédibilité ».
Sa notoriété lui a ouvert des portes inattendues. « Je tiens une chronique de six minutes une fois par mois dans la plus grande chaîne de télévision belge, RTL, et une par semaine sur leur site internet. En Belgique, tout le monde connaît mon visage… Mais la Belgique, c’est petit ! »
Il mesure le succès rapide en à peine sept ans. Son public est jeune, entre 20 et 45 ans. « Vous savez, la chanteuse Angèle a été propulsée comme ça, par les réseaux sociaux. » Rien ne prédestinait à cette carrière-là le jeune homme qui voulait travailler en communication. « Je n’ai pas de formation littéraire, j’ai un regard de lecteur. Le style d’écriture, je m’en moque. Ce qui m’intéresse, c’est l’émotion. »
Dans une vidéo, il chronique des livres seulement par mimique : grand sourire, air joyeux ou déçu, expression d’un bof, le tout sans commentaire. Ultra-efficace pour capter l’attention vagabonde des followers. « La première fois, cela a été vu 200.000 fois. Pourquoi faire une chronique quand un sourire suffit ? » On ne peut plus Insta…